Fort Teremba, le pénitencier devenu un lieu artistique



L’ancien lieu de vie pénitencier, un temps tombé en désuétude, connaît depuis 30 ans une nouvelle vocation artistique et patrimoniale. À l’initiative de l’association Marguerite, le site a été restauré à l’identique et accueille un musée, des animations et des événements.


Surplombant la mer, la forteresse vieille de 150 ans n’a pas perdu de sa superbe. Plantés au cœur des 11 ha du site, quatre murs encadrent toujours les différentes bâtisses et la tour. Administration pénitentiaire fondée par le gouverneur Gaultier de la Richerie pour les communes de la Foa, Farino et Moindou, le site accueillait à la fin du XIXe siècle une trentaine de condamnés, encadrés par une équipe de cinq personnes.

L’exposition permanente permet aujourd’hui de se replonger dans le quotidien de ces bagnards, puis dans l’épisode dramatique de l’insurrection kanak de 1878 qui fit basculer le lieu en un refuge pour les colons avec l’édification du fort militaire, avant que le transport de condamnés soit arrêté puis le site abandonné en 1908 et vendu aux enchères…

Allier mémoire et modernité

Outre ses expositions, la vie du site s’appuie sur des temps forts : 200 figurants et artistes proposent chaque année un spectacle son et lumière pour remonter le temps… Et les festivités se sont renforcées ces dernières années, grâce à des escape-game, circuits d’énigmes, quiz en équipes, et même un grand festival musical et artistique !

Chaque année, le fort s’illumine pendant deux soirées et plonge les spectateurs dans l’histoire du bagne, à travers une intrigue inédite interprétée par 200 bénévoles en costume

Derrière l’engagement des différents acteurs – et notamment la province Sud qui contrairement au gouvernement a amplifié son soutien – pour la conservation et la valorisation de ce site classé monument historique, l’enjeu est multiple. Si ce vestige incontournable participe à l’attractivité touristique du territoire Sud, il permet aussi aux Calédoniens de se réapproprier les lieux à la fois à travers des activités culturelles et artistiques et par la redécouverte d’un pan entier de leur histoire.

Le site a été restauré à l’identique pour reproduire le village qui entoure la prison, la poudrière, la tour de guet et leur enceinte. (Ouvert tous les jours, de 9 h à 16 h. Tel. : 44.32.71)
L’association gérante du site, Marguerite : sauvegarde du patrimoine historique de La Foa a reçu près de 23 000 000 F en 2022 pour assurer ses activités et frais de fonctionnement et pour financer des projets de restauration et de valorisation du patrimoine pénitencier (à Téremba et au Camp Brun). Elle organise également le spectacle son et lumières.


« Nous sommes dans une période où la Nouvelle-Calédonie se cherche un avenir, il importe alors de se rappeler l’histoire et surtout comment le pays s’est construit. »

Gil Brial, 2e vice-président de la province Sud.


 

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