
Sam a fait de sa passion son métier, et de son salon, un cocon de douceur. Cette enfant du Caillou a bâti un espace à son image : chaleureux et humain. Soutenue par le dispositif Sud Pro, elle se relève des émeutes de mai 2024, plus déterminée que jamais à faire grandir son activité pour sublimer sa clientèle jusqu’au bout des ongles.
Profondément attachée à la Nouvelle-Calédonie qui l’a vue naître, Sam a choisi d’y construire sa vie, portée par « l’univers du détail, de la beauté et du lien humain ». C’est d’abord seule qu’elle apprend les bases de la prothésie ongulaire : « Au début, je faisais ça juste pour moi, pour le plaisir… et puis c’est devenu une passion, une évidence. » Après un bac pro logistique à la CCI, elle décide de se former et s’investit dans plusieurs formations. Rapidement, elle comprend qu’elle souhaite créer bien plus qu’un simple service : un cocon, un espace de répit dans la course du quotidien. « Je voulais que mes clientes se sentent bien. Comme si elles venaient boire un café chez une amie. »
Bien plus qu’un salon, un cocon familial
Dans son salon, on ne se sent jamais pressée. Chaque rendez-vous est un temps suspendu, où Sam prend soin de ses clientes venues de toute la Calédonie. Beaucoup la suivent depuis ses débuts, fidèles, reconnaissantes, touchées par sa générosité, sa douceur et son professionnalisme : « Je travaille sur rendez-vous uniquement, pour vraiment prendre le temps avec chacune. J’ai à cœur de créer du lien et d’offrir un service de qualité, dans un cadre convivial et sécurisé. Je veux que chaque cliente reparte avec le sourire… et l’envie de revenir pour une nouvelle manucure. »
Mai 2024 : l’arrêt brutal de l’activité
Comme beaucoup d’autres entrepreneurs, Samantha a vu son quotidien basculer en mai 2024 : « Les exactions ont été un vrai choc. Moralement, c’était très dur. Le stress, l’inquiétude, l’insécurité de notre avenir… Tout cela a laissé des traces. Financièrement, mon activité a été complètement à l’arrêt pendant plusieurs semaines. »
Plus de rendez-vous, des annulations, des clientes elles-mêmes touchées par la crise. Samantha venait tout juste d’investir dans du nouveau matériel. Les pertes ont été lourdes, moralement comme financièrement. Mais Sam n’a pas baissé les bras : « J’ai eu des moments de découragement, comme beaucoup. Mais j’ai une petite fille, et je devais me battre pour elle aussi. J’ai choisi de garder espoir en notre pays et en son avenir. J’étais dans un état d’esprit combatif, et surtout, plein d’espoir. »
L’après : se relever et y croire encore avec la province Sud
Face au chaos, Sam s’adapte. Elle déménage pour relancer son activité dans un environnement plus sûr. Elle cherche des solutions. Près d’un an après les événements, elle découvre le dispositif Sud Pro sur les réseaux sociaux : « Un vrai coup de pouce », selon la jeune entrepreneure, « qui a permis de donner plus de valeur et de professionnalisme à mon entreprise, à un moment où j’en avais vraiment besoin. »
Grâce à cette aide, Sam peut racheter un an de stock, investir dans de nouveaux meubles, retravailler sa communication et la signalétique de son enseigne — des éléments jusque-là hors de portée. « Je ne savais pas si j’allais être éligible. Et puis on m’a accompagnée. Ça m’a redonné confiance. »
Au-delà de l’aspect financier, Sam s’est sentie « soutenue » et « reconnue » : « Ce n’était pas juste une aide, mais une reconnaissance, une valorisation de mon travail. Et ça, ça n’a pas de prix. »
Demain : transmettre et grandir
Aujourd’hui, la détermination de Sam est récompensée. Son salon s’est agrandi, et elle y accueille désormais Mireille, une consœur avec qui elle partage ce cocon. Les idées ne manquent pas : élargir les prestations, former, faire grandir son entreprise « sans jamais perdre cet esprit humain et accessible ».
Et surtout, elle continue de croire en son île : « La Calédonie m’a vue grandir, comme plusieurs générations avant moi. Ma fille y est née. Mes racines sont là. C’est en cette Calédonie que je crois, en ce beau pays que nous sommes fiers d’appeler chez nous… et que nous ne sommes pas prêts de quitter. »