La passion des microalgues calédoniennes pour vocation



Quels sont les impacts des métaux lourds sur les microalgues côtières de Nouvelle-Calédonie ? Cela fait plus de deux ans que Vincent Mériot, doctorant à l’Institut de sciences exactes et appliquées de l’UNC et au laboratoire mixte Ifremer / Adecal Technopole, lauréat du Prix d’encouragement à la recherche de la province Sud, étudie avec engouement ce sujet. Tout l’enjeu est de comprendre l’impact des métaux tels que le nickel et le fer sur les écosystèmes côtiers et les microalgues.


Ayant grandi et vécu à Koumac, à proximité de la mer, Vincent Mériot se passionne très tôt pour le milieu marin. Un intérêt qui l’a amené à approfondir ses connaissances par des études plus poussées.  « J’ai toujours aimé camper au bord de mer ou sortir en bateau…. C’est sans doute de-là que vient mon attrait pour le milieu marin ! », résume-t-il avec simplicité. Après une licence en sciences de la vie et de la terre obtenue à l’Université de la Nouvelle-Calédonie, il intègre une licence en biotechnologie à Lorient et poursuit en master à La Rochelle en parcours biochimie. « La chimie est un domaine concret qui a des applications tant dans le domaine médical, pharmaceutique que cosmétique ».

Une fascination pour l’infiniment petit

Son attachement au Caillou le pousse à revenir après quatre ans d’études en métropole pour entamer une thèse dont le résultat contribuera à faire avancer la connaissance du milieu marin calédonien.  « J’avais adoré mon stage de master à l’Ifremer et à l’Adecal Technopole, sur les microalgues. C’est un sujet qui m’a fasciné ! C’était une évidence pour moi d’en faire le sujet de ma thèse », confie-t-il enthousiaste. Grâce à l’obtention du Prix d’encouragement à la recherche de la province Sud il commence sa thèse en mars 2021. « Sans cette bourse, je n’aurais pas pu pour effectuer mes recherches parce que les financements du laboratoire ne concernent que le projet mais ne permettent pas de financer le doctorant. Ce dernier doit être soit salarié de l’Université, soit obtenir une bourse ou bien avoir un financement extérieur pour pouvoir vivre. »
Son sujet d’étude concerne l’impact des métaux lourds dont le nickel et le fer sur les algues microscopiques des eaux côtières de Nouvelle-Calédonie.  « L’objectif de ce projet est d’étudier la réponse de ces algues microscopiques face au stress métallique. Plus particulièrement l’impact sur la photosynthèse, la production de molécules et l’activité antioxydante. Par ailleurs, la capacité d’adaptation des microalgues face à des stress peut favoriser la production de molécules intéressantes pouvant entrer dans la composition d’ingrédients comme les compléments alimentaires, les cosmétiques, etc. » Cette étude est fondamentale car elle permettra de faire une première évaluation. « L’intérêt est de savoir si les microalgues calédoniennes qui sont déjà adaptées à de fortes concentrations en métaux présents naturellement dans le lagon, peuvent résister à l’augmentation des taux de ces métaux issus des mines ». Grâce au Prix d’encouragement à la recherche, Vincent a pu se rendre dans un laboratoire à Marseille pour effectuer des analyses complémentaires pour sa thèse et assister à une conférence à Rome en novembre 2022.

Pour lui, c’est une grande chance et il en est conscient. « Aux étudiants calédoniens qui sont passionnés par un domaine ou qui veulent pousser plus loin leurs études, je recommande vivement de s’ouvrir au monde. C’est formateur, on en revient grandi intellectuellement et aussi sur le plan personnel. Ensuite, s’ils sont vraiment attachés à la Nouvelle-Calédonie comme moi, de revenir pour participer à la construction du pays. »

Les « photobioréacteurs » permettent de contrôler les paramètres de culture (lumière, température et pH), en étant protégé pour éviter toute contamination à l’intérieur et avoir une culture d’algue la plus propre possible.

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