En immersion avec six nouveaux observateurs du lagon



Au large de l’île Verte, nous avons plongé avec les six nouveaux observateurs du lagon formés par Sandrine Job, fondatrice de l’association Pala Dalik, soutenue par la province Sud. Objectif ? Minimiser les erreurs de comptage en participant à l’unique opération d’observation de récifs coralliens de Nouvelle-Calédonie…


Mieux compter pour mieux protéger. L’hésitante houle moquée par la fine pluie qui s’abat au large de l’île Verte à la Roche Percée, n’aura donc pas eu raison de la volonté des six nouveaux membres de l’association Pala Dalik. Ces plongeurs passionnés ont troqué leurs costumes de kiné, vétérinaire, pharmacien, scaphandriers ou encore parachutiste, afin d’enfiler leurs combinaisons de plongée et devenir des… observateurs du lagon.

À l’image de Sophie, pharmacienne âgée de 40 ans, qui cherchait à « faire des missions d’éco-volontariat pour l’océan », et qui, entre deux apnées, nous confie : « c’est très intéressant de plonger ici, pas toujours facile de reconnaître toutes les espèces, mais passionnant de participer à un projet comme celui-ci ». Quelques mètres plus loin, Hadrien, moniteur de plongée et scaphandrier voit cette formation comme « un suivi logique de son métier de plongeur professionnel ». À peine la tête sortie de l’eau, il rajoute : « C’est important de minimiser les erreurs de comptage, savoir pourquoi l’on prend en compte certains poissons et pas d’autres, quelles algues comptabiliser, quels coraux, etc. »

En Australie, où vivent 24, 6 millions d’habitants, il faut au moins être étudiant en biologie marine pour pouvoir prétendre à surveiller le récif corallien. Évidemment, la Nouvelle-Calédonie, et ses 271 407 résidents, ne peut s’offrir un tel luxe. C’est pour cela que, depuis 2011, la province Sud soutient l’association Pala Dalik, l’écho du Récif, qui forme, à travers des sessions comme celle qui vient de se dérouler du 10 au 12 janvier à Poé, de véritables observateurs du lagon.

L’objectif ? « Pour pouvoir participer au réseau d’observation de récifs coralliens (RORC) de Nouvelle-Calédonie, il faut forcément être formé, explique Sandrine Job, biologiste marin et fondatrice de l’association. Cela donne l’opportunité d’en connaître davantage sur le récif, les interactions entre les espèces, la roche, les coraux, les oursins, les bénitiers, etc. Toutes ces interactions, c’est ce que l’on appelle…l’écologie. »

Pas moins de trois heures de théorie sont nécessaires avant que les observateurs ne s’arment de fiches étanches d’identification et de saisie, et s’attaquent méticuleusement au comptage. Aujourd’hui en apnée. Demain en bouteille. La station de l’Île Verte est l’une des 45 stations utilisées par l’association. « Ce suivi participatif est ouvert à tout le monde, poursuit Sandrine Job. C’est important de connaître l’état de santé des récifs en Nouvelle-Calédonie, au moins pour prendre de bonnes mesures et le préserver. On ne peut pas agir partout, nous avons quand même le plus grand lagon du monde, il faut le préserver… »

Le saviez-vous ?

Lorsqu’un corail est blanc, cela veut dire qu’il se passe quelque chose tout de suite. Cela peut être une hausse de la température de l’eau, une cassure, etc. Très vite, le corail blanchi change de couleur. Les espèces qui blanchissent ici ne sont pas celles qui blanchissent en Australie.

Scroll to top
0:00
0:00