La société d’études historiques de Nouvelle-Calédonie, c’est une communauté de passionnés qui fouille les archives, interroge les traces du passé et redonne vie aux récits qui ont façonné le pays. Elle explore, éclaire, retranscrit et partage — avec le souci constant de rendre accessible à tous un patrimoine historique, physique et humain. Une histoire tissée d’humanité, traversée de drames, de violences, de luttes, mais aussi de découvertes, de rencontres et de joie. Soutenue par la province Sud, l’association poursuit son œuvre de mémoire à travers son bulletin trimestriel dans un devoir de transmission aux générations futures.
Prolifique, la Société l’est indéniablement. En près de cinquante-sept années d’existence, elle a fait paraître 69 ouvrages et publié 221 bulletins « sans discontinuité », rappelle Jean-François Burck, membre actif et plume régulière. « Ces bulletins d’une centaine de pages cumulent 1 614 articles consacrés à la Nouvelle-Calédonie et au Pacifique, sur une diversité de thèmes impressionnante. »
Les livres édités par la Société prennent la forme de monographies inédites, de thèses, de traductions, mais aussi d’œuvres littéraires nourries d’intérêt historique, ethnologique ou linguistique. On y redécouvre les grands auteurs calédoniens du début du XXᵉ siècle – Georges Baudoux, Paul Bloc, Jean Mariotti – aux côtés des textes fondateurs des missionnaires Dubois, Lambert, Monnier ou encore Neyret, dont les travaux demeurent des références majeures pour comprendre mythes, rites et traditions mélanésiennes.

La SEH rencontre des associations ou institutions pour échanger comme ici avec les représentants de la bibliothèque Bernheim.
Des plumes engagées et une communauté très active
Les contributeurs sont nombreux : Jerry Delathière, Benoît Delvinquier, Marie-Joseph Dubois, Françoise et Paul Griscelli, Jean Guillou, Georges Kling, Luc Legeard, Loïc Mangematin, Daniel Morignat, Georges Pisier, André Surleau… et bien sûr Gabriel Valet, professeur d’université, président de la Société depuis vingt ans, infatigable artisan de ce travail collectif. Son prédécesseur, Bernard Brou a dirigé la société jusqu’en 2000 et fut l’auteur d’une dizaine de livres. Le travail historique est indéniable comme en attestent les nombreux ouvrages.
Au-delà de l’édition, la Société participe pleinement à la vie culturelle du territoire. Sous l’impulsion de son président Gabriel Valet, elle organise conférences, rencontres publiques, et contribue régulièrement à des causeries radio, offrant une passerelle entre les travaux de la société et le grand public.
Consciente que la transmission passe aussi par la modernité, l’association mène depuis plusieurs années un vaste chantier de numérisation de ses publications. Une manière de préserver un patrimoine précieux et de le rendre accessible à tous, ici comme ailleurs. « Le numérique est une voie dans laquelle nous souhaitons être un catalyseur », confirme-t-elle.

Gabriel Valet, président de la Société d’études hisoriques de Nouvelle-Calédonie.
Un lieu ressource pour tous les passionnés d’histoire
Aujourd’hui, la Société compte 160 membres et 180 abonnés, répartis en Nouvelle-Calédonie, en métropole et dans le monde. Installée au 1, rue Salonique, en plein cœur de Nouméa, elle accueille toute personne en quête d’informations sur l’histoire du pays ou désireuse de retracer l’itinéraire de ses ancêtres. Une passion commune anime ceux qui s’y retrouvent comme le résume Jean-François Burck : « Aujourd’hui à l’heure des réseaux sociaux qui diffusent des résumés de texte et des « fake news » invérifiables, il est rassurant de trouver des textes bien écrits et correctement rédigés, où l’on est certain de trouver chaque information vérifiée. C’est l’intérêt du bulletin de la SEH, qui rassemble les lecteurs autour d’un « label », tous ainsi animés d’un enthousiasme commun, grâce au partage d’un fait historique ou de la vie d’un personnage calédonien. »

Le salon annuel des collectionneurs permet à la SEH d’aller à la rencontre du public.