Dans un contexte sanitaire fragile, l’arrivée de jeunes médecins est une vraie bouffée d’air. Grâce au soutien de la province Sud, Castille, interne en médecine générale, exerce aujourd’hui au CMS de La Foa, au plus près des habitants.
Originaire de l’Hexagone, Castille sait depuis longtemps qu’elle veut travailler dans le soin. Enfant, elle rêvait de devenir vétérinaire. Dès la 6ème, son choix s’affine : ce sera finalement la médecine. Longtemps attirée par la chirurgie, elle change de cap lors d’un stage en médecine générale, en fin de cinquième année. « Au bout d’une semaine, mes collègues m’ont dit : la chirurgie ce n’est pas pour toi, tu aimes trop échanger avec les patients, se souvient-elle. Je leur ai répondu, vous avez six mois pour me convaincre ! Trois mois plus tard, j’avais la conviction que ma place était effectivement en médecine générale… ».

L’envie d’exercer dans les Outre-Mer
Lors du concours de l’internat, Castille choisit la spécialité « Médecine générale – Océan Indien », attirée par la diversité de la pratique et l’opportunité de partir. Elle effectue d’abord un semestre à La Réunion, puis à Mayotte. Ces expériences forgent sa vision du métier : travailler dans des territoires isolés, gérer des urgences variées, soigner des pathologies tropicales… « Ce sont des stages très riches, explique-t-elle. On voit des choses qu’on ne voit pas en métropole, on apprend à s’adapter ».
L’idée de venir en Nouvelle-Calédonie germe rapidement. Avec son compagnon, également interne en médecine, ils montent des dossiers pour un stage dans le Pacifique Sud. Mais la procédure est lourde : « C’est un système plus complexe qu’on l’imagine. Sans motivation, beaucoup renoncent », reconnaît-elle. Heureusement, ils s’accrochent… sans regrets ! Au centre médico-social de La Foa, Castille découvre une pratique « mixte », à mi-chemin entre la médecine générale et l’urgence. « Ici, les gens viennent moins pour un simple rhume, précise-t-elle. On voit souvent des cas plus graves, ou des maladies à un stade avancé. C’est plus exigeant, mais médicalement très intéressant ». Elle retrouve aussi des pathologies tropicales qu’elle connaissait déjà : infections cutanées, leptospirose, gale… Pourtant, malgré les défis, son impression est positive : « On voit que certains secteurs fonctionnent au ralenti depuis les émeutes, mais les gens sont très accueillants et les équipes motivées. On fait de la bonne médecine », décrit-elle.
Pour les internes venus de loin, l’arrivée peut être synonyme de stress : logement, transport, démarches… Mais grâce au dispositif d’accueil mis en place par la province Sud, tout s’est fait facilement. La collectivité prend en charge une partie du transport aérien, contribue au logement et compense une partie de l’indexation afin de faciliter l’installation des internes. « Dès notre arrivée, on a été accueillis à l’aéroport, on nous a logés, et même les courses avaient été faites pour le week-end, précise Castille. Venir ici s’est fait sans effort ». Un soutien qui change tout.

Attirer les jeunes médecins pour demain
Castille restera au CMS de La Foa jusqu’à fin avril avant de devoir repartir poursuivre son internat, comme l’exige sa formation. Dans ce contexte, les efforts de la province Sud sont essentiels. En facilitant l’accueil des internes, notamment sur le transport, le logement et l’installation, la collectivité permet à de jeunes médecins de découvrir la pratique de la médecine en Calédonie, un territoire qui manque de professionnels de santé. Pour Castille, cette immersion aura été l’occasion de travailler aux côtés d’équipes engagées et de découvrir un territoire attachant. Une expérience qui confirme l’importance de ces dispositifs d’accueil : offrir à de jeunes médecins une première immersion en Calédonie, et semer l’idée, peut-être un jour, d’un retour.