Ce jeudi 20 novembre, la province Sud a tenu une conférence de presse consacrée aux résultats de la deuxième édition de l’enquête « Bien dans mes claquettes », menée au premier semestre 2025 auprès de 2 745 élèves de troisième.
Inspirée du modèle islandais Planet Youth, cette enquête biennale permet de comprendre les habitudes de vie, la santé, les loisirs, le rapport aux écrans et le climat scolaire des adolescents, afin d’ajuster les politiques publiques au plus près des réalités de terrain. « Cette enquête prend tout son sens dans le contexte que nous traversons, souligne Gil Brial, 2ᵉ vice-président de la province Sud. Notre ambition est claire : mieux comprendre nos jeunes pour mieux adapter nos politiques publiques ».
Lancée en 2022, l’enquête répond à plusieurs signaux d’alerte : décrochage scolaire, santé des jeunes, consommation de produits addictifs et fragilités en santé mentale. Elle s’appuie sur un large partenariat : l’ASS-NC, le vice-rectorat, la DENC, les établissements publics et privés, ainsi que les directions provinciales concernées (Direction provinciale de l’Action sanitaire et sociale (DPASS), Centre d’information – Droits des femmes et égalité (CIDFE), Direction de l’Éducation et de la Réussite (DERES), Direction de l’Emploi et du Logement (DEL) et Direction de la Culture, de la Jeunesse et des Sports (DCJS)).
Un taux de participation en hausse
L’édition 2025 enregistre un taux de participation de 85 %, en hausse par rapport à 2022. Les élèves interrogés sont scolarisés, majoritairement âgés de 14 à 15 ans, décrivent une situation familiale globalement stable. Le souhait de passer davantage de temps en famille reste très fort (72 %) et confirme l’importance du cadre parental dans le bien-être adolescent.
Moins de consommation, moins de violences
Les résultats montrent des évolutions encourageantes par rapport à l’édition 2022. « Nous observons une baisse significative de la consommation d’alcool, de tabac, de cannabis et de cigarette électronique, ainsi qu’un recul des violences », souligne Camélia Rebouillat, chargée de mission à la DCJS. Entre 2022 et 2025, la part de jeunes déclarant avoir consommé de l’alcool dans le mois passe de 32 % à 24 %, celle du cannabis de 14 % à 10 %, du tabac de 26 % à 21 % et de la cigarette électronique de 60 % à 51 %.
L’enquête confirme également une amélioration du climat scolaire : les violences verbales, physiques et numériques reculent, même si les violences sexuelles ne diminuent pas. L’absentéisme non justifié est en baisse, tout comme le risque de décrochage, passé de 5 à 3 jeunes pour 1000.
Le bien-être sous surveillance
La santé mentale demeure toutefois un point de vigilance. Si 85 % des collégiens se disent en bonne santé, 63 % se déclarent angoissés pour leur avenir et un jeune sur trois affirme avoir déjà eu envie de se faire du mal. Plus de 70 % n’osent pas demander d’aide lorsqu’ils ne vont pas bien. La perception du corps reste fragile, surtout chez les filles. Le temps d’écran dépasse quant à lui quatre heures par jour pour plus de sept élèves sur dix les jours d’école, un usage qui interroge autant qu’il appelle à mieux accompagner les familles dans le numérique.
Trois priorités pour l’avenir
Ces résultats permettent à la province d’identifier trois priorités :
- Renforcer les espaces d’écoute et de soutien pour répondre aux besoins en santé mentale ;
- Impliquer davantage les jeunes, les parents et les acteurs locaux pour co-construire les actions ;
- Poursuivre le développement des activités sportives, culturelles et citoyennes, leviers majeurs d’épanouissement et de prévention.
« La province Sud continuera de s’investir pleinement dans cette démarche, a conclu Gil Brial. Nous allons désormais croiser ces résultats avec d’autres enquêtes et d’autres sources de données pour mieux comprendre ce qui fait évoluer nos jeunes, identifier les leviers qui fonctionnent et agir sur les causes profondes. C’est ainsi que nous construirons, ensemble, des politiques publiques qui produisent de vrais changements pour notre jeunesse ».