
Les destructions de mai 2024 ont profondément affecté notre tissu économique, détruit des centaines d’entreprises et fragilisé des milliers de familles. La province Sud, en première ligne, a subi 98 % des destructions et doit faire face à une perte de recettes historique de 11,5 milliards de francs à l’orée de l’année 2026.
Malgré ces difficultés, l’exécutif provincial reste fidèle à ses valeurs : rigueur, responsabilité et action ont guidé le débat d’orientation budgétaire de 2026, tenu ce matin en assemblée de province.
L’objectif est clair : « maintenir au moins 10 milliards XPF d’investissements pour soutenir l’économie, redonner du travail aux entreprises et préserver les services publics essentiels à la santé, à la sécurité et au quotidien des Calédoniens », a soutenu la présidente, Sonia Backès.
Une gestion responsable qui a porté ses fruits
Avant la crise, la province Sud avait redressé sa situation financière grâce à une gestion rigoureuse. Entre 2019 et 2023, les dépenses de fonctionnement ont été réduites de 6 %, permettant de reconstituer un fonds de roulement solide et une épargne saine.
Cette discipline, saluée par l’assemblée, a permis d’affronter la crise de 2024 sans sombrer : « malgré la chute brutale des recettes, la gestion rigoureuse et exemplaire de la collectivité nous a permis de tenir nos engagements », a déclaré l’élue Nadine Jalabert.
Mais les conséquences économiques restent lourdes : arrêt des activités, pertes d’emplois, baisse de la consommation et recul des investissements. Face à cela, « la Province résiste et poursuit ses efforts pour garantir sa stabilité dans la durée et adapter sa trajectoire budgétaire de 2026 », a souligné la présidente, Sonia Backès.
Trois priorités pour 2026
Pour relever ce défi, la province Sud s’est fixé trois grandes orientations pour son budget 2026 :
- Faire preuve d’une extrême prudence
Le budget 2026 s’appuie sur une prévision réaliste : une fiscalité de répartition autour de 98,8 milliards XPF.
Dans ce contexte fiscal dégradé, chaque dépense compte. L’enjeu est de maintenir l’équilibre entre recettes et dépenses tout en préservant la capacité d’investissement et un fonds de roulement solide (environ 60 jours de paiement). L’exécutif accorde ainsi une attention particulière aux dépenses pérennes et au fonds de roulement afin d’éviter tout déséquilibre futur : « Nous avons tenu à préserver un fonds de roulement parce que nous anticipons que l’année prochaine pourrait être encore plus difficile », a assuré la présidente.
- Stabiliser les finances pour préserver l’avenir
Depuis le début de la mandature, la province Sud engage des efforts considérables pour réduire ses coûts de fonctionnement et adapter son organisation. ¨Près de 200 postes ont été supprimés, dans l’objectif de maintenir une épargne suffisante et continuer à investir.
- Investir pour relancer l’économie et soutenir l’emploi
« L’investissement reste notre priorité », a affirmé la présidente. En 2026, au moins 10 milliards de francs seront consacrés à la reconstruction des bâtiments publics, à la modernisation des routes, au soutien des entreprises et à la relance de l’activité. Ces projets sont essentiels pour redonner confiance et dynamiser le territoire.
Au cours du débat, Philippe Michel a salué les efforts de l’exécutif, tout en interpellant l’État sur l’urgence d’élaborer un plan de relance ambitieux : « Si nous n’avons pas, en 2026, pour toutes les collectivités du pays, un plan sérieux d’accompagnement, le territoire continuera de s’enfoncer dans la crise. »
Un constat partagé par la présidente : « Je souhaite également interpeller l’État pour rappeler l’urgence d’un véritable plan de relance, qui passe par des investissements massifs. Il n’y a que par l’investissement que l’on pourra redonner du travail aux entreprises. Je remercie la ministre des Outre-mer, qui s’est engagée en ce sens, mais nous espérons que ce plan sera à la hauteur des enjeux de la Nouvelle-Calédonie. C’est un grand coup de défibrillateur qu’il faut donner au territoire : redonner du travail par l’investissement. »
Un coup de pouce pour devenir infirmier
Face à la pénurie de personnel soignant, la province Sud lance un nouveau dispositif d’aide à la formation en soins infirmiers, voté à l’unanimité. Ce programme s’adresse aux demandeurs d’emploi de plus de 28 ans ou aux aides-soignants souhaitant évoluer. Il concerne un maximum de 10 bénéficiaires par an, pour un coût total estimé à 17,7 millions XPF sur la durée de l’expérimentation.
Une mesure concrète, vivement saluée par les élues Naïa Wateou et Christiane Saridjan-Verger : « C’est un signal d’espoir pour le personnel soignant, qui encourage les vocations locales et renforce durablement notre système de santé », a souligné Naïa Wateou. Saluant l’engagement du personnel médical pour « soigner, sauver et accompagner les Calédoniens », Christiane Saridjan-Verger a ajouté : « La province Sud vous a entendus. Notre institution ambitionne de former nos forces vives issues du territoire. Cette mesure, ajoutée aux dispositifs en faveur des personnels de santé, favorise l’emploi local et durable pour répondre concrètement à la crise. »
Un cap clair : rigueur, solidarité et relance
En 2026, la province Sud fait le choix de la prudence et de la persévérance, mais aussi de l’espoir et de l’action. Dans un contexte difficile, elle continue d’investir pour reconstruire, soutenir l’emploi, accompagner les plus fragiles et préparer l’avenir. Cette stratégie équilibrée permettra de préserver la capacité d’action publique et de bâtir une collectivité tournée vers l’avenir.
Les autres textes votés à l’unanimité :
- Projet de délibération approuvant le plan d’urbanisme directeur de la commune de Païta ;
- Ajustement des représentants de la province Sud dans divers organismes et instances.