Honneur et fierté pour le collège de Magenta qui reçoit le nom de Jean-Lèques



Ce mardi 23 septembre, le collège de Magenta a officiellement pris le nom de Jean Lèques, en hommage à une grande figure de l’histoire politique et sociale calédonienne. Maire de Nouméa durant 28 ans, premier président du gouvernement collégial et signataire des accords de Matignon et de Nouméa, Jean Lèques laisse une empreinte forte, une référence pour les jeunes générations. À travers ce choix, la province Sud, représentée par Gil Brial et Marie-Jo Barbier, présidente de la commission de l’Enseignement, souhaite transmettre aux élèves des valeurs essentielles : le dialogue, la réconciliation et la construction d’un destin commun.


C’était un jour particulier pour les 640 élèves et l’ensemble du personnel éducatif réunis dans la cour du collège. Ce mardi matin, l’établissement a officiellement reçu le nom de Jean-Lèques.
Ouvert en 1979, ce collège public de Nouméa était jusqu’ici connu sous le nom de « collège de Magenta », en référence au quartier où il se situe. En vertu de la compétence qui lui revient, la province Sud a choisi de lui donner aujourd’hui une véritable identité en l’associant à l’une des figures majeures de l’histoire contemporaine calédonienne.

Pour Layla Ben Chikh, directrice de l’établissement, c’est un moment chargé de sens : « Je tiens à exprimer ma profonde gratitude aux autorités présentes pour leur soutien constant à l’éducation, et à la famille de Jean Lèques pour l’honneur qu’elle nous fait en nous permettant de porter son nom. » Elle y voit bien plus qu’un acte symbolique : « C’est le point de départ d’un projet éducatif partagé, fidèle aux valeurs de Jean Lèques et tourné vers l’avenir de notre jeunesse et de la Nouvelle-Calédonie. »

La cérémonie s’est tenue en présence des élus provinciaux, des représentants de la communauté éducative, de la famille de l’ancien maire et des élèves. À leur intention, sa veuve Evelyne Lèques a livré un message fort : « Vous êtes la Nouvelle-Calédonie de demain. C’est vous qui construirez le pays. Prenez dès aujourd’hui les bonnes habitudes et vous irez loin. Soyez ambitieux ! Dans notre pays, il y a assez de place pour tout le monde. »

« Un choix plein de sens »

Ancien élève, enseignant puis parent d’élève du collège, Gil Brial a rappelé à quel point ce choix résonne pour lui : « Jean Lèques, beaucoup l’ont connu comme maire de Nouméa pendant près de 30 ans, président du gouvernement, signataire des accords de Matignon et de Nouméa. Mais au-delà de ses titres, il avait une qualité rare : il croyait profondément aux gens, à leur capacité à vivre ensemble, même quand tout semblait les opposer. »

S’adressant aux collégiens il ajoute : « Quand vous franchirez désormais les portes de votre établissement, souvenez-vous de cette idée qu’il défendait : la Nouvelle-Calédonie est plus belle quand elle unit ses différences. »

Jean-Lèques, une vie au service des Calédoniens

Né en 1931 à Nouméa, juriste de formation, Jean Lèques fonde une étude notariale en 1965 avant de se lancer en politique. Élu maire de Nouméa en 1986, il restera en poste jusqu’en 2014, transformant profondément le visage de la capitale : rénovation de la place des Cocotiers, équipements culturels et sportifs, modernisation des infrastructures, assainissement des baies, création de la police municipale et mise en place de la vidéoprotection.

Homme de paix et de dialogue, il participe aux grandes étapes politiques : signataire des accords de Matignon (1988) et de Nouméa (1998), il devient en 1999 le premier président du gouvernement collégial. En 2018, il est appelé à présider le Comité des Sages chargé d’accompagner le premier référendum d’autodétermination.

Proche des habitants, connu pour ses balades ponctuées d’un chaleureux « Comment ça va ? », Jean Lèques restera dans les mémoires pour son écoute, son attention aux plus modestes et son attachement à son quartier de la Vallée du Tir. Guidé par sa foi chrétienne, il a bâti une action publique fondée sur l’humain et la proximité.

Élevé au rang de grand officier de la Légion d’honneur en 2018, Jean Lèques s’est éteint le 1ᵉʳ juin 2022, à l’âge de 90 ans. Il laisse derrière lui un héritage fait de réalisations concrètes et de valeurs citoyennes qui continueront d’inspirer les générations futures.

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