Lauréat de la Bourse d’Enseignement Artistique de la province Sud, Emmanuel Wu poursuit son rêve en métropole. Entre installations visuelles et sonores, performances et art numérique, ce jeune artiste en devenir explore la mémoire et les émotions.
Des racines calédoniennes et chinoises
Né en Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Wu grandit dans une famille d’origine chinoise. Son père, immigré arrivé en 1997 dans l’espoir d’une vie meilleure, s’installe sur le Caillou où il fonde sa famille. Ce contexte familial et culturel nourrit profondément l’inspiration d’Emmanuel, qui explore dans son travail les notions de mémoire, de traces et de transmission.
Après un bac spécialités SVT et cinéma-audiovisuel obtenu en 2022, il hésite un temps entre médecine et arts plastiques, avant de choisir la voie qui lui permettrait de « créer, bouger, explorer ». Un choix audacieux, motivé par une curiosité insatiable et le désir de s’ouvrir au monde.
Un départ vers l’excellence artistique
En 2023, il quitte le cocon familial pour intégrer la CPES-CAAP (Classe préparatoire aux études supérieures – parcours Arts) du lycée Pablo Picasso à Paris. Une étape exigeante : un projet par semaine, plus de 35 œuvres produites en un an et un portfolio conséquent pour postuler aux grandes écoles. Emmanuel y affine son regard artistique, expérimente de nouveaux médiums et développe une pratique pluridisciplinaire mêlant dessin, peinture, photographie, installations visuelles et sonores, performances et art numérique.
La province Sud comme tremplin
S’il a pu franchir cette première marche avec sérénité, c’est grâce au soutien de la province Sud, à travers la Bourse d’Enseignement Artistique (BEA). « Sans cette aide, il m’aurait été impossible de vivre et de créer à Paris. Elle couvre une grande partie de mes frais essentiels : logement, transports, matériel… Cela me permet de me concentrer sur l’essentiel : créer », souligne-t-il.
Il insiste sur aussi l’aide apportée par la province Sud lors des réunions des primo partants pour la Métropole notamment sur la recherche de logement, conseils administratifs et réseau de contacts.
Un Calédonien accueilli à l’École Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy
En 2024, Emmanuel réussit le concours d’entrée de l’École Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy (ENSAPC), établissement réputé pour son approche transversale des disciplines. Sa première année y a été marquée par l’exploration : installations interactives où le son et la lumière dialoguent avec le public, œuvres inspirées de son histoire familiale et de sa culture chinoise, vidéos performatives, expérimentations en 3D et art numérique. Un fil rouge traverse son travail : la mémoire, les traces, ce qui disparaît et ce qui demeure. « J’aime que mes créations soient épurées et ouvertes, pour que chacun puisse y projeter ses propres souvenirs », confie-t-il.
Pour sa deuxième année, il a pour ambition de produire des projets plus structurés, dont une exposition au sein de l’école, et de pousser plus loin l’immersion sensorielle dans ses installations. Son objectif à moyen terme : poursuivre jusqu’au master, puis intégrer une résidence d’artiste, tout en continuant à exposer et à tisser des liens dans le réseau artistique. En toile de fond, l’envie de revenir un jour en Nouvelle-Calédonie pour partager son savoir-faire et participer au développement de la scène artistique locale.
Un message aux jeunes artistes du pays
Aux jeunes Calédoniens tentés par une carrière artistique, il adresse un message clair : « Même si vous doutez, essayez. Soyez curieux, ouvrez-vous au monde. Il y a toujours des solutions, mais il faut aller les chercher ».
Grâce à sa détermination, à sa créativité plurielle et au soutien de la province Sud, Emmanuel Wu trace peu à peu sa voie dans un univers artistique exigeant, où il fait résonner sa voix singulière, à la fois ancrée dans ses racines et tournée vers l’ailleurs.
Quelques-unes de ses œuvres
Saturnia Pyri – Emmanuel Wu
Trône – Emmanuel Wu
Topographie du vide – Emmanuel Wu
Boat People – Emmanuel Wu
