
« Avoir une trajectoire que l’on a choisie, cela donne du sens à sa vie. » Ces mots de Maria Nowak, fondatrice de l’Association pour le Droit à l’Initiative Économique (ADIE) en 1989, ont résonné jeudi matin à la FOL, où l’antenne calédonienne de l’ADIE a célébré ses 25 ans. Depuis son implantation sur le Caillou en 1999, l’ADIE a accompagné pas moins de 14 752 entrepreneurs.
Une fierté pour l’ADIE, ses bénévoles, partenaires, collaborateurs et entrepreneurs, qui font la force de cette structure incontournable de l’inclusion économique locale : « Ces 25 ans sont aussi les vôtres et ceux des entrepreneurs que nous avons accompagnés et que nous accompagnons encore aujourd’hui avec conviction et détermination », a déclaré Ségolène Thomas, directrice régionale de l’ADIE.
Un engagement salué par Naïa Wateou, élue provinciale et présidente de la commission du développement économique : « Aujourd’hui, nous continuons d’œuvrer ensemble dans cette mission d’inclusion et de recherche de dignité par l’entrepreneuriat. »
L’ADIE, une histoire de convictions et de solidarité
Depuis ses débuts, l’ADIE défend une vision simple mais puissante : « tout le monde peut entreprendre, même sans capital, même sans diplôme. » a déclaré Cinthia Koindredi, directrice territoriale de l’ADIE. « L’ADIE mise sur la solidarité, la responsabilisation et l’autonomie pour permettre aux Calédoniens de créer leur propre emploi et de s’émanciper en responsabilité. » ajoute-t-elle.
Une équipe dévouée et des résultats impressionnants
En un quart de siècle, l’ADIE en Nouvelle-Calédonie, c’est : 14 752 clients soutenus, 12 milliards CFP prêtés, 80 % des porteurs de projets toujours en activité, 6 agences sur le territoire et 39 bénévoles engagés. Ces chiffres traduisent une réalité de terrain portée par une équipe dynamique et dévouée. Cinthia Koindredi, directrice territoriale, en témoigne : « Je me suis engagée en 2018 avec l’intime conviction qu’il y a des talents à soutenir et à valoriser sur notre Caillou. » Une vision partagée par Laurence Malefant, bénévole : « Je crois au droit de créer son entreprise pour tous et aux mêmes chances de réussir avec travail et autonomie. Il faut oser. »
Le microcrédit : levier d’espoir et de dignité
Instrument clé de l’action de l’ADIE, « le microcrédit est un outil puissant pour créer des opportunités et des activités à taille humaine », affirme Ségolène Thomas, directrice régionale, avant d’ajouter : « Ce socle, nous espérons qu’il soit d’autant plus solide à la fin de cette matinée avec vous, chers partenaires. »
Etat, Institutions, provinces, OPT, banques (BCI, BNP, Société Générale), ont ainsi vivement été remerciés pour leur confiance et collaboration riches et ambitieuses qui font vivre cette dynamique d’inclusion et de développement local.
L’ADIE : « l’étincelle qui mène au déclic »
Parmi les témoignages particulièrement marquants, on retiendra celui de Jacob, ancien détenu du Camp Est : « Malgré mon passé lourd et démuni, j’ai réfléchi à devenir quelqu’un demain. Je suis partie de zéro et j’ai décidé de pousser la porte de l’ADIE parce que je n’avais rien. Cela a été l’étincelle qui a mené au déclic. » évoque-t-il.
A force de travail et de rencontres déterminantes, comme celles de boulangers professionnels de l’Hexagone, Jacob rebondit : « Je leur doit tout. Je suis tombé amoureux du métier pour servir la population. Mon projet est un projet de lutte contre la vie chère et parce qu’on ne peut pas aller contre la société, j’essaye de trouver l’équilibre. Je suis passé au-dessus de mes difficultés et de voir le sourire des gens sortir de ma boulangerie, c’est ma plus grande réussite. »
CréAdie : 4 parcours inspirants récompensés
Moment fort de la cérémonie, la remise des prix CréAdie a mis à l’honneur 4 entrepreneurs qui incarnent les valeurs de courage, de créativité et de résilience :
- Prix Jeune : Keller Renoult, fondatrice des Gâteaux de Lili à Païta
- Prix Transition écologiste et inclusive : Gilbert Kalene, ébéniste à Koné
- Prix Quartier : Angélique Dubos, gérante d’un salon de toilettage à Dumbéa
- Prix Vitalité des territoires : Claudia Peikala, fondatrice de la garderie Les premiers pas de la vie à Qanono, Lifou
Des histoires humaines, poignantes, comme celle de Claudia qui, après avoir perdu son emploi en mai 2024, a su rebondir : « Sans l’ADIE, je n’aurais pas avancé aussi vite. Aujourd’hui, je me bats pour l’agrément DASS. Je suis fière de ce que j’ai déjà accompli. »
Ces 25 ans ont rendu un hommage vibrant à la résilience et à la solidarité. Preuve qu’ensemble, nous pouvons transformer des trajectoires, redonner confiance et construire notre société d’aujourd’hui et de demain.