Sauvegarde du littoral à Sainte-Marie : un engagement collectif face au changement climatique



Hier, mercredi 2 juillet, les acteurs mobilisés pour la préservation de nos milieux côtiers se sont réunis au Parc Urbain de Sainte-Marie, où une visite de la baie était organisée afin de présenter les chantiers réalisés dans le cadre du projet Kiwa PEBACC+ : Pacific Ecosystem-based Adaptation to Climate Change – Plus, coordonné par François Tron en Nouvelle-Calédonie et à Wallis et Futuna.

Philippe Blaise, premier vice-président de la province Sud, était présent pour découvrir les travaux réalisés avec le regard expert de Virginie Duvat, professeure de géographie côtière à l’université de La Rochelle et membre de l’Institut Universitaire de France.


Une vitrine de la résilience côtière

Lors de la visite de la baie de Sainte Marie, les participants ont pu constater les avancées concrètes sur près de 500 mètres de côte, où diverses méthodes respectueuses de l’environnement ont été mises en œuvre : cordons pierreux, reboisement, talus en rames de coco, ou encore réhabilitation du platier côtier… « Autant d’initiatives intégrées dans une logique d’adaptation inspirée de nos écosystèmes », explique François Tron, coordinateur du projet PEBACC+ en Nouvelle-Calédonie et à Wallis et Futuna. « Ce site est un formidable démonstrateur qui permet de dissiper l’énergie des vagues et l’érosion », a-t-il ajouté.

Le risque climatique multiplié par 4 d’ici 2100

Cette journée de terrain s’est conclue par une conférence tenue à l’auditorium du centre administratif de la province Sud par Virginie Duvat, professeure de géographie côtière à La Rochelle Université et membre de l’Institut Universitaire de France. Elle y a rappelé un constat alarmant : « Sans actions d’ici 2100, le risque climatique sera multiplié par 4 ». Elle a également présenté trois leviers d’action pour réduire ce risque :

  • Réduire l’aléa climatique : « notamment grâce aux mangroves qui, en bonne santé, peuvent s’adapter au niveau de la mer et protéger les côtes. C’est le cas encore ici, en Nouvelle-Calédonie où il faut préserver ces ecosystèmes. »
  • Réduire l’exposition : « par la restauration des milieux naturels et la création de systèmes de stabilisation respectueux de l’environnement.»
  • Réduire la vulnérabilité : « par l’évaluation des projets, en tirant les leçons des expérimentations, et en consolidant une communauté d’acteurs engagés. »

Une coopération régionale et locale renforcée

Présent tout au long de la visite de chantier et de la conférence, Philippe Blaise, premier vice-président de la province Sud, a rappelé l’importance de « l’engagement public dans ces dynamiques de résilience ». C’est en ce sens, qu’en avril 2024, une convention cadre avec la province Sud, l’Université de la Nouvelle-Calédonie et les communes de Nouméa, du Mont-Dore et de Dumbéa, a été signée afin de reboiser et préserver les mangroves, véritables remparts naturels contre l’érosion. « Cette convention vise à préserver cet écosystème patrimonial menacé et protégé par le Code de l’environnement », avait-t-il insisté.

Cette démarche s’inscrit dans un mouvement plus large porté par le projet Kiwa PEBACC+ dans le Pacifique (Fidji, Îles Salomon, Vanuatu, Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna). Comme l’a souligné François Tron : « Il n’y a pas de solution pour la nature que de s’inspirer de la nature ».

 

Vers une trajectoire commune d’adaptation

Au-delà des actions techniques, l’ensemble des intervenants ont partagé la nécessité de travailler collectivement et d’avancer main dans la main pour anticiper les chocs climatiques. « Une démarche essentielle » selon Virginie Duvat qui a conclu : « Dans ce contexte incertain, il est primordial de nous unir et de nous munir d’un portefeuille de solutions issues de ces projets et de notre capacité à nous adapter. »

Cette rencontre à Sainte-Marie suivie de la conférence aura marqué un temps fort pour la résilience côtière en Nouvelle-Calédonie, mêlant expertise scientifique, engagement public et mobilisation citoyenne, au service d’un avenir durable pour nos littoraux.

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