Un nouveau souffle pour AVEC, l’association au grand cœur au service des évacués sanitaires calédoniens



Depuis plus de quarante ans, lassociation AVEC tend la main aux Calédoniens contraints de se soigner loin de chez eux. En dépit dune année difficile, elle a continué, à offrir écoute, soutien et réconfort aux patients évasanés. Dans un contexte sanitaire de plus en plus préoccupant, la province Sud renouvelle son appui à cette structure solidaire devenue incontournable dans le parcours des malades et de leurs proches.


La maladie frappe sans prévenir. Au choc du diagnostic s’ajoute parfois l’exigence d’un traitement ou d’une intervention chirurgicale en dehors du territoire. C’est alors que d’autres difficultés surgissent : logistique, financière, humaine. Face à la maladie, l’égalité s’arrête souvent aux frontières du portefeuille.

Seuls les enfants mineurs, les personnes en situation de handicap ou dépendantes ont droit à un accompagnateur. Les autres doivent partir seuls et sont confrontés à la barrière de la langue, la solitude, l’éloignement familial, et l’inconnu.

C’est pour pallier à cet isolement que Bernadette Brizard-Dumery, une ancienne infirmière a fondé l’association AVEC en 1981. Aujourd’hui présidée par Marie-Claude Hellouin, l’association reste fidèle à sa mission première : accueillir, écouter, accompagner, aider.

« À l’époque, rien n’était structuré, les gens partaient seuls. Il n’y avait personne pour les accompagner. Excepté l’interprète de la Cafat présent uniquement aux rendez-vous médicaux, les patients étaient livrés à eux-mêmes », explique Marie-Claude

Marie-Claude Hellouin : « Le plus important, ce sont les malades ! »

Une aide précieuse, sur mesure

L’association apporte une assistance morale, matérielle, administrative ou financière, aux évasanés. « Les gens viennent nous voir, on évalue la situation en fonction de la pathologie, de la durée du séjour, des revenus du patient aussi bien celui de l’accompagnateur. Ensuite, selon le cas, on peut apporter une aide pour l’achat d’un billet d’avion, un hébergement pour un membre de la famille qui accompagne l’évacué, l’achat de vêtement, les trajets en taxi, etc. »

Parfois, l’association peut opposer un refus à une demande mais réévalue régulièrement les situations et adapte son aide, dans la limite de ses moyens.

À Sydney, une visiteuse mandatée se rend chaque semaine auprès des malades calédoniens dans les hôpitaux. « Cela leur permet d’avoir au moins une personne francophone en plus de l’interprète. Elle organise aussi des goûters, surtout à l’hôpital des enfants, où les séjours sont souvent longs. Cela offre aux familles un peu de chaleur humaine », confie la présidente.

L’association organise également les fêtes traditionnelles : Noël, Pâques, fête des mères et fête des pères, pour maintenir un lien affectif et culturel, même à des milliers de kilomètres de la maison.

« Certains patients très âgés sont seuls. Même s’ils sont supposés rester tout le temps à l’hôpital, c’est difficile pour eux, donc on essaie d’adoucir leur quotidien.. 

« La priorité, ce sont les malades »

L’année 2024 a été particulièrement difficile pour AVEC privée de subventions à la suite des restrictions budgétaires liées aux exactions. L’association a perdu 90 % de ses recettes. Les urnes ont été perdues, volées ou incendiées pendant les émeutes.

Pour autant, l’association a poursuivi ses missions de réconfort, conseil, écoute, aide morale et matérielle auprès des patients et leurs familles.

À Sydney, les prestataires ont effectué 1 121 visites auprès de 391 patients hospitalisés, les fêtes traditionnelles ont été célébrées et des présents offerts aux patients, des trousseaux d’urgence ont été fournis aux patients évasanés (billets d’avion, hébergement et aides à l’installation pour les plus démunis).

Marie-Claude confie : « Lannée a été compliquée pour tout le monde. On a la chance davoir un peu de réserve grâce à la générosité de nos donateurs. Autrement, on aurait déjà mis la clé sous la porte. Notre secrétaire nous a quittés et par souci d’économie, nous nen avons pas repris. Plus on limite nos dépenses, plus on peut continuer à aider ».

Elle assure la permanence chaque matin en semaine et reçoit les appels à toute heure. « Je sais que dans ces moments-là, les gens ont besoin d’une réponse immédiate. »

Un nouveau souffle pour 2025

Grâce à la subvention provinciale de 800 000 F, l’association peut désormais couvrir ses charges incompressibles, notamment la location de son local au 1, rue de la Somme à Nouméa.

L’aide se concentre désormais sur les cas les plus urgents et les plus précaires. À Sydney, la visiteuse n’organise plus qu’un goûter mensuel (au lieu d’un par semaine), mais continue d’apporter biscuits, fruits pour offrir un peu réconfort au quotidien.

L’association espère reprendre sa campagne de levée de fonds en juillet, dans les grandes surfaces de Nouméa et en brousse.

« On espère retrouver le même accueil, le même sourire et la même compassion qu’avant les exactions ! »


L’association AVEC, reconnue d’utilité publique, continue de se battre pour offrir un peu dhumanité dans le tumulte de la maladie.
📧 Pour faire un don : a.v.e.c@lagoon.nc
📞 Tél. : 27 81 00.

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