Budget supplémentaire 2025 : renforcer l’investissement et les services publics prioritaires



Réunis ce jeudi matin en assemblée de Province, les élus ont voté plusieurs projets structurants, à commencer par le budget supplémentaire 2025 « sincère, responsable et centré sur l’action » a assuré la présidente, Sonia Backès.

Dans un contexte marqué par les crises successives et les destructions du 13 mai 2024, l’exécutif réaffirme ainsi sa volonté de maintenir le cap de la rigueur et de l’investissement, tout en poursuivant la modernisation de secteurs prioritaires que sont la santé, le sociale, et l’éducation, avec notamment la réforme des règles d’inscription scolaire pour plus d’équité et de transparence.


Un budget supplémentaire 2025 sincère et responsable

Adopté à la majorité, le budget supplémentaire 2025 se traduit par une hausse des recettes de +3,15 milliards XPF (+6 %) pour un total de 54,3 milliards XPF de dépenses réelles. Ce redéploiement budgétaire se traduit par trois axes majeurs :

  • Reprise des résultats de 2024 : 7,75 milliards XPF
  • Investissements massifs : 13,75 milliards XPF, soit 78 % des crédits supplémentaires
  • Fonctionnement ciblé : 699 millions XPF, pour la santé, l’éducation, le social et l’emploi

Saluant la vision engagée de l’exécutif et le travail remarquable de l’administration, les élues Nadine Jalabert et Nina Julié ont remercié « la gestion rigoureuse » de ce budget qui traduit les « choix audacieux et courageux pour maintenir un niveau d’investissement élevé et préserver les secteurs essentiels en santé, social et éducation. »  

Pour Naïa Wateou, « ce budget incarne notre volonté de reconstruire et de redonner confiance. En responsabilité et avec lucidité, ce budget sincère est tourné vers l’essentiel : ce sont les forces vives du territoire qui relèveront le pays. Ce budget défend l’action contre la polémique et la fidélité à nos engagements. Nous votons pour, pour maintenir le cap et ne rien lâcher. »

CE a voté contre et plusieurs groupes se sont abstenus, notamment le FLNKS.

Logement social : vers un tournant stratégique

Les émeutes de mai 2024 ont révélé la fragilité du secteur du logement social. « La SEM Sud Habitat est en grande difficulté » a affirmé Nina Julié dénonçant la dérive de certains quartiers devenus foyers de tensions : « Aujourd’hui, malgré l’environnement extrêmement favorable des quartiers et des logements sociaux, des foyers d’émeutiers se sont créés, et il faut avoir le courage d’arrêter cela. »

Une vision partagée par l’exécutif : « L’idée n’est pas de rénover mais d’avoir une démarche globale de réhabilitation (destruction, réaffectation etc.), et l’Etat nous accompagne. » a confirmé la présidente. « D’ici la fin de l’année, 160 logement à démolir et réutilisation du foncier pour rendre la vie plus agréable de ces populations. Pas de projection de construire plus de logement mais d’en réduire. » a ajouté Gil Brial, 2e vice-président.

Inscriptions scolaires : une réforme pour plus d’équité et de rigueur

Face au chaos de la campagne d’inscription 2024 (50% de demandes d’inscription déposées hors délais, après la rentrée scolaires), un cadre juridique clair a été voté pour mieux organiser l’affectation des élèves dans les écoles primaires de la province Sud.

Objectif : « Ne laisser aucun enfant sans établissement scolaire, mais remettre de la discipline pour un minimum de respect des procédures car c’est de pire en pire : lors de la dernière campagne d’inscription, 50% de demandes d’inscription se sont fait hors délais avec des conséquences sur la carte scolaire…. Comme les délais ne sont pas contraignants, il n’y a aucune rigueur. Il faut donc remettre de la discipline dans l’exercice. » explique la présidente

Conséquences de ces retards : une carte scolaire caduque créant « des déséquilibres entre les places disponibles et les besoins réels, mettant en difficulté nos services et notre système éducatif », insiste la présidente

Pour garantir l’équité et la transparence dans l’accès à l’éducation pour tous les enfants de la province Sud, cette réglementation claire et structurée impliquera :

  • l’obligation de primo-inscription en ligne ;
  • le contrôle strict des justificatifs de domicile ;
  • la clôture des dossiers incomplets après relances ;
  • des dérogations strictement encadrées.

Enfin Gil Brial a tenu à rassurer : « Il n’y a pas d’enfant non scolarisé, mais nous devons exiger le respect des procédures pour clore les inscriptions et ne pas devoir courir après les parents dont les enfants sont finalement scolarisés ailleurs. »

Les collèges de Magenta et Porte-de-Fer renommés en hommage à deux figures calédoniennes

L’assemblée a voté à l’unanimité la dénomination de deux collèges :

Le collège de Magenta devient ainsi le collège Jean LEQUES, en hommage à « Fifils », maire de la Ville de Nouméa de 1986 à 2014, qui aura consacré plus de 28 années à l’amélioration des conditions de vie des Nouméens, au développement de la commune et à la promotion de l’éducation.

Le collège de Porte-de-Fer portera le nom de François OLLIVAUD, enseignant, chansonnier et figure populaire du monde éducatif. Son engagement auprès de la jeunesse et de la culture locale fait de lui un symbole fédérateur.

Ces dénominations « offrent une identité, une histoire et un exemple de mérite aux générations futures », a salué Marie-Jo Barbier, présidente de la commission de l’enseignement.

Vœu pour la route du Mont-Dore : une mobilisation partagée

L’assemblée a également soutenu un vœu déposé par Nina Julié concernant la route du Mont-Dore, “projet longtemps repoussé mais essentiel à la sécurité des Mont-Doriens”. Le lancement des études géotechniques est confirmé : « Le sujet est souvent oublié entre deux crises. Il est temps de construire une solution pérenne, transparente et partagée avec tous les acteurs et surtout, nos concitoyens du Mont-Dore », a affirmé Sonia Backès.

Budget voté, cap maintenu, investissements relancés, la province Sud affiche une stratégie tournée vers la reconstruction, la cohésion sociale et l’efficacité de l’action publique. Sur fond de tensions et de défis structurels, la majorité entend démontrer que la rigueur et la responsabilité peuvent aller de pair avec solidarité et vision à long terme.

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