Spécialisé dans la distribution de produits capillaires destinés aux professionnels de la coiffure, Pro Cosmétiques Calédonie prenait tout juste son envol avant les événements de mai 2024. Un an plus tard, comme beaucoup de très petites entreprises, sa fondatrice, Véronique Favreau, a dû faire face à une nette baisse d’activité. Grâce au dispositif Sud Pro mis en place par la province Sud, elle retrouve aujourd’hui un nouvel élan : « On se sentait un peu oubliés. Cette aide représente une vraie reconnaissance pour les très petites entreprises créées ici, qui participent activement au dynamisme du marché calédonien. »
Installée en Nouvelle-Calédonie depuis 35 ans, Véronique Favreau a bâti toute sa carrière dans l’univers de la coiffure. Formatrice à la base pour une marque parisienne de produits capillaires, elle est arrivée à l’âge de 23 ans et n’a plus plié bagage. Après dix années en tant que co-gérante d’une société de distribution, elle décide en 2022 de lancer sa propre structure avec un objectif clair : faire connaître de nouvelles marques professionnelles aux salons calédoniens.
« En avril 2024, tout décollait enfin. Les commandes affluaient. Je me suis dit : “Ça y est, ça commence à payer !” » Mais les émeutes de mai stoppent brutalement cet élan. Obligée de se séparer de son unique salariée, de freiner ses importations, Véronique adopte alors une posture prudente : « Attendre et voir venir… » Son optimisme, malgré tout, reste intact : « On est tous dans le même bateau. »
« Finalement, je m’en sors pas trop mal »
Malgré les difficultés, l’année 2024 n’a pas été une année noire pour Pro Cosmétiques Calédonie. « Mon comptable m’a dit que j’avais bien tenu le cap, malgré la perte de certains clients. Des salons ont brûlé, d’autres ont fermé. Mais on a tenu. »
Le soutien de la province Sud via la plateforme Sud Pro tombe à pic. « Cette aide est arrivée exactement un an après les événements. Elle a redonné de l’élan, et surtout du baume au cœur. »
Les commandes ont repris, les stocks des coiffeurs ont pu être reconstitués.
« Certains professionnels étaient à flux tendu. Grâce à Sud Pro, ils ont pu redémarrer correctement leur activité. »
Sept coiffeurs ont pu refaire leurs stocks
Pour Véronique, cette aide va bien au-delà du soutien économique : « C’est une reconnaissance. On parle peu des patentés ou des toutes petites entreprises. Or, ce sont elles qui structurent aussi notre économie locale. »
Elle rappelle cependant les réalités du métier : « On est loin de tout. Chaque importation prend du temps, coûte cher et implique des taxes. Il faut du courage pour se lancer dans l’aventure entrepreneuriale en Calédonie. »
Grâce au CrédiSud, sept coiffeurs ont pu reconstituer leurs stocks en produits capillaires via Pro Cosmétiques Calédonie. Certains ont même utilisé l’intégralité de leur enveloppe rien que pour cet approvisionnement.
Vers l’avenir : un site internet et des projets à l’export
Cette relance a également permis à Véronique de concrétiser un projet qui lui tient à cœur : la création d’un site internet. « Je ne vends pas aux particuliers, mais je voulais offrir plus de visibilité aux marques Framesi et Minoa que je représente, et permettre aux professionnels de commander plus facilement. » Le site, développé par siteinternet.nc, sera bientôt accessible.
Soucieuse de rester à la pointe des nouveautés et des tendances dans son secteur, Véronique s’envolera prochainement pour Paris afin de participer au Salon de la coiffure. Elle nourrit également l’ambition d’étendre son activité à Wallis-et-Futuna et Tahiti.
Avec passion, détermination et un brin d’audace, Pro Cosmétiques Calédonie continue de tracer sa route dans l’univers capillaire local, portée par le soutien bienvenu de la province Sud.
