
Il y a presque un an, au matin du 15 mai, Guillaume de Savigny et Eric Leconte se tenaient devant les ruines de leur clinique vétérinaire, l’Hippocampe, au 6e Km. 32 ans de travail, d’amour, de soins étaient réduits en cendre. Face à cette violence, les deux co-gérants auraient pu baisser les bras. Ils ont choisi de se relever. Aujourd’hui, grâce à une formidable solidarité et à l’aide de la province Sud, la clinique accueille à nouveau ses patients à quatre pattes dans ses nouveaux locaux situés 6 rue Jean Chalier, au 4e km.
« Une renaissance symbolique » selon Guillaume de Savigny, profondément attaché à tous ceux qui franchissent à nouveau la porte de l’Hippocampe. Portrait.
Guillaume de Savigny a dédié sa vie aux animaux. En 2012, il s’associe à l’Hippocampe, « la clinique familiale du quartier fondée en 1993 et connue de tous » relate-t-il. Disponible 24h/24, 7j/7, l’équipe s’était forgée une solide réputation : professionnalisme, humanité et une relation unique avec les clients : « Nous avons toujours voulu faire plus, faire mieux, et c’est ce qui nous a poussé à assurer les urgences et à nous spécialiser en orthopédie vétérinaire », confie Guillaume.
Le feu, la perte, et puis la solidarité
Le 13 mai 2024, tout bascule. Prise pour cible, la clinique part en fumée et c’est tout un pan de vie qui s’effondre pour Guillaume. Mais dans ce malheur, il y a eu des miracles. Une dizaine d’animaux a pu être sauvée grâce à l’intervention courageuse des voisins, et très vite, un incroyable élan de solidarité se dessine, dépassant toutes les attentes : « On a reçu des cages, du matériel, des dons… Certains fournisseurs nous ont fourni du matériel qui vaut des millions, en sachant qu’on ne pourrait pas les régler dans l’immédiat. Des personnes sont venues nous déposer des dons. Cela nous a profondément touchés », raconte-t-il avec émotion.
Une reconstruction solidaire
Malgré les nombreux obstacles et le combat quotidien avec les assurances, Guillaume de Savigny, Eric Leconte et leurs équipes ne lâchent rien. Un mois après la destruction totale de leur clinique au 6e km, ils ont pu rouvrir au 4e km avec l’aide de la province Sud à hauteur de 2 800 000 F. Une bouffée d’oxygène financière qui a permis à la clinique de conserver l’ensemble de son personnel car « il était inconcevable de laisser quiconque sur le carreau » assure Guillaume. « Nous avons tenu bon, aujourd’hui, nous sommes au complet, quatre vétérinaires, cinq infirmières et une dame d’entretien. Nous sommes heureux de revoir notre clientèle et nos petits patients. Cela met du baume au cœur », assure-t-il.
Du courage, de la résilience et surtout, de la confiance
La renaissance de la clinique vétérinaire de l’Hippocampe est bien plus qu’un simple retour à l’activité. Elle incarne un message fort de courage et d’espoir dans un contexte encore marqué par les stigmates des violences du 13 mai. Par son histoire, Guillaume de Savigny souhaite adresser un message d’espoir : « On veut dire à tous ceux qui ont souffert qu’il est possible de se relever. Quand on agit avec amour et pour le bien commun, on trouve du soutien. »
Dans les nouveaux locaux, les murs sont porteurs de cette histoire commune : des dalles décorées par les personnes qui ont soutenu la clinique, racontent cette aventure humaine. Elles se veulent les témoins de la douleur, de la solidarité, et surtout, de la volonté de ne rien lâcher.
Un an après, Guillaume de Savigny ne reconstruit pas seulement une clinique. Il rebâtit un lien de confiance, une mission, et surtout, une communauté unie pour l’amour des animaux et de la Nouvelle-Calédonie.