Reconstruire avec la famille Tomiyama : entre passion japonaise et amour du Caillou



Près de quarante années se sont écoulées depuis l’arrivée de Noboru Tomiyama en Nouvelle-Calédonie, et l’amour que porte sa famille au Caillou demeure inaltérable. Malgré les violences du 13 mai et la destruction totale de leur enseigne, Furusato, la famille Tomiyama reste déterminée à honorer son engagement envers la cuisine japonaise et à continuer de nous régaler.

Avec le soutien de la province Sud et de l’Etat, le Furusato est rouvert depuis hier, lundi 5 mai, à Magenta.


L’histoire d’une passion née en 1986

Tout commence en 1986 lorsque Noboru Tomiyama, diplômé de cuisine japonaise, décide de rejoindre la Nouvelle-Calédonie pour travailler au restaurant Daishin. Il tombe amoureux du pays et ne le quitte plus. Avec sa compagne Jocelyn, ils ouvrent en 1995 l’incontournable Shogun au Méridien, régalant amateurs et amoureux de cuisine japonaise pendant 26 ans. Mais la crise sanitaire de 2020 bouleverse cette harmonie : « Malheureusement, tout s’est chamboulé. Nous avons dû fermer et repenser notre activité », raconte Jocelyn.

Furusato : entre renouveau et traditions

Après la fermeture du Shogun, la famille se renouvelle en ouvrant Furusato à Magenta, une enseigne de plats à emporter. « Furusato signifie « ville natale » en japonais. Mon mari voulait partager un petit bout de chez lui en Nouvelle-Calédonie », évoque Jocelyn.

Mais alors que leur activité reprend, les émeutes de mai 2024 frappent de plein fouet. « Notre enseigne a été pillée puis incendiée le 17 mai. Nous avons tout vu sur nos caméras de surveillance…Nous étions anéantis et totalement impuissants. » Une nouvelle épreuve pour la famille Tomiyama, déjà ébranlée par la crise du Covid.

Reconstruire face à l’adversité

Malgré les pertes financières et morales, la famille décide de se relever, portée par leur amour pour la Nouvelle-Calédonie : « Nous avons longuement hésité, mais notre clientèle nous a apporté un immense soutien. Nous ne pouvions pas abandonner ». Soutenue par la province Sud à hauteur de 3 200 000 F, et l’Etat, elle bénéficie d’aides vitales pour la reconstruction : « Ces aides nous ont permis de payer nos traites et cotisations socialeselles ont été d’un grand soutien. Sans elles, nous n’aurions pas réussi à reconstruire », précise Jocelyn.

Non sans peine, la famille Tomiyama relance son activité avec le même concept, mais dans un nouveau local : « Nous avons dû tout reconstruire et tout reprendre à zéro. Nous avons dû racheter cuisine, laboratoire froid, équipements professionnels etc. et refaire le local à neuf » souligne Jamie, la fille de Jocelyn et Noboru. Un investissement considérable, mais essentiel pour retrouver leur passion.

« Nous ne baissons pas les bras. Nous gardons espoir pour un avenir meilleur. » Jocelyn Tomiyama

Aujourd’hui, Jocelyn et toute sa famille sont heureux de reprendre leur activité. Le Furusato a rouvert ses portes ce lundi 5 mai pour leur plus grande joie de la famille ! Toutefois, Jocelyn ne cache pas son inquiétude : « Nous sommes comme beaucoup dans l’incertitude de la relance et également de ce que demain sera fait. Mais nous gardons espoir. Nous devons continuer pour toutes les personnes qui nous soutiennent depuis tant d’années. C’est pour eux que nous avons choisi de continuer malgré tous ses obstacles. » 

Souhaitons à la famille Tomiyama de partager encore longtemps leur passion pour la cuisine japonaise avec la Nouvelle-Calédonie.

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