C’est un homme discret dont le rôle est central dans les écoles de la province Sud. Pierre Germa a consacré plus de trente ans de sa carrière à l’enseignement. Aujourd’hui référent de proximité à la Direction provinciale de l’Education et de la Réussite (DERES), il nous partage son parcours exemplaire, dédié à l’accompagnement des enfants et des équipes éducatives, avec une mission clé : faire le lien entre tous les acteurs de l’éducation. Portrait.
Du droit à l’éducation. Depuis toujours, Pierre Germa place l’humain et le contact au cœur de son parcours. Après l’obtention de son bac scientifique à Nouméa, il débute des études de droit, mais très vite, il se passionne pour l’éducation : « L’éducation m’attirait davantage, notamment par le contact humain qu’elle implique ». Sa réorientation vers les sciences de l’éducation lui permet d’acquérir une licence puis une maîtrise, préfigurant un engagement fort pour l’enseignement.
En 1989, Pierre fait sa première rentrée en tant qu’instituteur remplaçant. Rapidement, il devient CPE au collège de Tadine à Maré, avant d’occuper le même poste à l’internat de Bourail. En 1997, il gravit les échelons et devient directeur de l’internat. « Être au plus près des élèves, comprendre leurs besoins, les accompagner dans leur parcours, c’est ce qui m’a toujours motivé », explique-t-il.
Un nouveau rôle au sein de la DERES
En 2018, Pierre rejoint la Direction provinciale de l’Education et de la Réussite (DERES) en tant que chef du service de l’enseignement. Puis, en 2023, il accepte un nouveau défi : celui de chargé de mission proximité. Résolution des situations conflictuelles, mise en œuvre et évaluation des politiques publiques en matière d’éducation, sécurité dans les écoles, suivi de projets pédagogiques dans les écoles … des missions essentielles pour un poste inédit, favorisant « le lien entre la DERES, les écoles et les partenaires éducatifs », précise-t-il.
Un engagement mis à l’épreuve lors des événements de 2024
Les émeutes du 13 mai 2024 ont représenté une épreuve majeure. Face à cette crise, Pierre a été en première ligne pour organiser l’ouverture rapide et sécurisée des classes. « L’objectif était clair : il fallait que les enfants et les enseignants puissent retourner à l’école le plus vite possible, en toute sécurité », raconte-t-il. Sa participation aux groupes de travail et à l’action collective a permis de trouver des solutions d’accueil pour les enfants et enseignants dont les établissements avaient été détruits, garantissant ainsi une continuité éducative essentielle.
Une fin de carrière sous le signe de la transmission et de l’espoir
Alors que la rentrée 2025 a été marquée par des fermetures de classes dues aux émeutes et aux contraintes budgétaires, Pierre reste positif. « C’est toujours délicat d’annoncer ce genre de décisions sur le terrain, mais nous avons fait en sorte d’expliquer chaque choix et d’accompagner au mieux les écoles concernées », souligne-t-il. Malgré la charge de travail, il envisage la suite avec sérénité et anticipe déjà le passage de relais à une nouvelle génération. « Je suis en fin de carrière, et l’évolution logique est de transmettre le flambeau à quelqu’un d’aussi motivé, qui pourra assurer mes missions avec toute l’énergie de la jeunesse », confie-t-il.
Son attachement à l’éducation en tant que vecteur de cohésion sociale l’amène à livrer un message fort aux Calédoniens : « Le vivre-ensemble que nous appelons tous de nos vœux est une réalité dans les écoles primaires. Les enfants nous montrent l’exemple, sans haine ni racisme. Inspirons-nous d’eux pour construire un avenir dans la paix. »
