Enfin du cerf sauvage sur les étals des boucheries !



Le texte a été adopté le mois dernier par le congrès : la filière est en passe de s’organiser pour une mise sur le marché de la viande de cerf sauvage chassé d’ici quelques semaines. Une belle avancée, portée par Françoise Suve, Lionnel Brinon et de nombreux partenaires, au service de l’environnement, du développement économique et de la lutte contre la vie chère.


Le sujet avait été évoqué de nombreuses fois depuis 20 ans. Enfin, sur une proposition de texte travaillé et présenté par l’élue provinciale et présidente du groupe Loyalistes Françoise Suve, avec l’appui de l’élu provincial et président de l’OCEF Lionnel Brinon, la délibération portant sur la vente de viande de cerf sauvage a été adoptée à l’unanimité le 6 octobre par le congrès. Bien sûr, cette mise sur le marché fera l’objet d’un cadre réglementaire et sanitaire strict, c’est tout l’objet du texte en question.

 

Une viande locale, abondante, de qualité et accessible à tous les portemonnaies

Les cerfs sauvages, considérés en Nouvelle-Calédonie comme une espèce envahissante et nuisible à réguler, représentent un gibier de choix pour les chasseurs du territoire. « La viande obtenue est de grande qualité nutritionnelle et pauvre en graisse », explique Françoise Suve. « En passant par un circuit court et en réduisant le nombre d’opérateurs tout en maintenant un important contrôle sanitaire, on peut réduire les coûts et arriver à un prix de vente abordable pour le plus grand nombre. » Une première estimation chiffre le prix en boucherie à 1000 F/kg. Un grand pas en faveur de la sécurité alimentaire du pays et de la lutte contre la vie chère.

 

Du chasseur au consommateur, un circuit court et contrôlé

Cette nouvelle filière, qui devrait être opérationnelle prochainement, permettra d’étoffer l’offre en boucherie, pour satisfaire la demande des consommateurs locaux. Alors que l’Ocef assure l’abatage des cerfs d’élevage « extra » (export, transformation, restauration collective…), la filière « cerf sauvage » s’organisera autrement. Elle reposera sur des chasseurs, qui tendront ainsi à se professionnaliser. En effet, ils devront suivre une formation dédiée, disposer d’un droit d’usage du terrain de chasse, de leur permis de chasse et d’un numéro d’identification. Ils participeront aussi à la traçabilité de la viande en remplissant une fiche de renseignement pour chaque prise. Une fois abattu et éviscérée par le chasseur, la carcasse passera obligatoirement une inspection sanitaire par le Sivap (service d’inspection vétérinaire, alimentaire et phytosanitaire), avant de pouvoir être proposées aux bouchers.


« Ce texte a été travaillé en concertation avec tous les acteurs concernés. »
Françoise Suve, qui a porté le texte devant le Congrès


Ce nouveau cadre réglementaire s’applique pour le moment exclusivement à la mise sur le marché de viande de cerf non transformée mais constitue déjà une véritable avancée : « C’est la preuve que nous pouvons développer ensemble des solutions simples, à moindre coût et en faisant bouger les lignes de nos carcans administratifs, pour le bien des Calédoniens, la protection de l’environnement et le développement économique » estime Françoise Suve.


En Métropole, cette initiative calédonienne inspire déjà la Fédération nationale des chasseurs, qui souhaiterait reproduire ce modèle.


Samuel Prevost, Directeur de l’interprofession Viande de Nouvelle-Calédonie
« Ce qui nous semble essentiel, c’est que la création de cette filière se fasse en respectant les filières d’élevage. Pour cela, nous avons demandé à ce qu’elle réponde aux mêmes conditions sanitaires et que son développement ne se fasse pas au détriment de la filière « cerf d’élevage » qui existe déjà au sein de l’OCEF. Ces deux filières peuvent être complémentaires. »

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