[Forêts d’avenir] Quand restauration écologique rime avec insertion et économie locale



Parmi les chantiers phares de reboisement menés par la province Sud, dans le cadre de sa stratégie Forêts d’avenir, celui de la Côte oubliée prévoit de replanter des espèces endémiques sur plus d’une dizaine de sites. Celui de Neuménie, en particulier, a accueilli des stagiaires en insertion, motivés pour reverdir leur terre. Une organisation qui permet, tout en apportant un bénéfice environnemental, de former des jeunes à proximité de chez eux et de développer l’activité économique sur place.


Le chantier de la Cote oubliée repose sur un programme de restauration écologique ambitieux, aux volumes d’envergure. « 600 000 arbres plantés en 5 ans », précisait Nicolas Rinck, en charge dès l’origine du projet à la direction du développement durable des territoires de la province Sud. Marquée par l’érosion, les feux et les prospections minières, la Côte oubliée bénéficie depuis 2021 de ce programme de restauration. Financé à 50 % par l’État dans le cadre d’un contrat de développement, il s’inscrit à la fois dans la stratégie de reboisement « Forêts d’avenir » de la Province Sud et dans les orientations de gestion du Parc de la Côte oubliée. Pensé en concertation avec les acteurs locaux, notamment les communes de Yaté et Thio, ainsi que les trois districts coutumiers concernés : Unia, Borendy et Thio, ce programme répond à l’objectif commun de réparer les écosystèmes dégradés. « En revégétalisant la Côte oubliée, la province Sud démontre qu’il n’y a pas de fatalité dans ces paysages de terre rouge puisque des écosystèmes dégradés reverdissent deux ans après les premières plantations. Ces actions impulsent une vraie dynamique de restauration écologique, avec des espèces endémiques ».

photos ©Nicolas Rinck

18 jeunes formés à la restauration écologique
Le projet dans sa globalité concerne plusieurs zones dégradées, dont les espaces prioritaires de restauration ont été définis avec les communautés locales. Sur ces sites de plantation, six entreprises spécialisées sont intervenues, deux chantiers participatifs ont été réalisés et celui de Neuménie a pris la forme de chantiers d’insertion, encadrés par l’association Active. Ce site a accueilli successivement deux équipes de neuf stagiaires pendant 18 mois. Les jeunes, tous originaires du coin, sont fiers de contribuer à embellir leur terre. Outre la pépinière et la plantation, ils ont été formés à la mise en place des accès et de la sécurité, à la gestion des écoulements et au positionnement d’ouvrages pour lutter contre l’érosion. « Cette mission représente un beau challenge car c’est un gros chantier, avec un rythme de travail exigeant et des journées physiques. Mais c’est surtout l’occasion pour cette jeunesse motivée d’apprendre les techniques particulières de restauration écologique et d’acquérir un savoir-être et des compétences professionnelles. »

Avec le soutien des partenaires coutumiers et associatifs et de la population des environs, une poignée de jeunes motivés redonne vie aux paysages dégradés qui l’entourent.
photos ©Nicolas Rinck

Une économie locale renforcée

« Parmi les jeunes, certains sont désormais employés dans les chantiers professionnels du programme. C’est exactement l’objectif de ces chantiers d’insertion : ouvrir des perspectives professionnelles intéressantes, à proximité de chez eux », expliquait Nicolas Rinck. Inscrit dans le temps, ce programme participe à renforcer la dynamique économique locale, en mettant toute la communauté à contribution. « Les plants sont principalement issus de la pépinière locale tenue par l’association MaraJati, mais les tribus environnantes prennent aussi part à tout l’aspect logistique en fournissant les repas, les hébergements, le transport, le matériel… L’objectif est triple : soutenir indirectement l’économie de la zone, emporter l’adhésion générale au projet et renforcer le lien social sur place. Ces chantiers de reboisement sont de vrais projets de territoire. »

photos ©Nicolas Rinck


« Les chantiers d’insertion sont construits avec et pour les habitants, leur participation est donc essentielle » Nathalie Lemagne, responsable de l’insertion pour la province Sud.


 

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