[Forêts d’avenir] L’arbre, allié retrouvé des agriculteurs



L’appel à projets « Agroforesterie » 2022 dans les espaces agricoles va permettre de soutenir 10 projets, représentant au total près de 12 000 pieds plantés sur 15 hectares. Une seconde édition sera lancée en juillet prochain. Cette initiative s’inscrit parmi les nombreux moyens financiers et techniques mobilisés par la province Sud, dans le cadre de sa stratégie de reboisement « Forêts d’avenir ».


Redonner sa place à l’arbre dans nos champs et nos pâturages en développant l’agroforesterie, voilà un des axes prioritaires de la stratégie provinciale de reboisement, Forêts d’avenir. « Notre démarche Agroforesterie est née d’une volonté politique, portée par Philippe Blaise, 1er vice-président de la province Sud, de favoriser la préservation et le développement des forêts et des arbres, explique Loïc Bourgine, référent de la démarche pour la province Sud. Elle s’est construite autour d’un appel à projets visant à remettre des arbres dans les zones très défrichées, notamment la côte ouest, à co-constuire chaque projet avec le producteur, selon ses attentes et ses besoins, tout en favorisant l’apport de services complémentaires par ces nouvelles plantations. »

L’arbre, un acteur de l’agroécologie

Car l’arbre peut fournir nombre de services écosystémiques. En élevage, il apporte ombre et confort au bétail, ainsi qu’un complément d’alimentation fourragère en saison sèche. Au sein d’une production végétale (maraichage, fruitiers…), il protège les cultures en brisant le vent et favorise la biodiversité. Il accueille aussi les populations d’insectes auxiliaires (utiles aux cultures en se nourrissant de ravageurs, en facilitant la pollinisation…). Sans compter qu’il peut générer des revenus complémentaires, s’il est productif. « Comme les rotations de culture, la diversité culturale, les espaces enherbés, le choix de variétés adaptées au climat local, ou les engrais verts et matières organiques, l’agroforesterie fait partie des pratiques de bon sens agronomique et écologique », précise Loïc Bourgine.

Un appel à projets ouvert à de nombreuses déclinaisons

Sur le terrain, la discipline revêt de multiples formes. D’ailleurs, les équipes provinciales ne préconisent pas une solution en particulier dans leur cahier des charges : « Nous nous rendons sur place pour évaluer la faisabilité mais le projet est établi en fonction des aspirations et des besoins du producteur ». Parmi les 10 projets retenus par exemple, on trouve 4 lectures différentes :

  • de l’agroforesterie syntropique (4 projets), qui est le système le plus complexe. Cette structuration des champs dans l’espace et le temps, s’appuie sur les écosystèmes et les synergies entre le sol et de nombreuses espèces, dont les arbres, pour atteindre l’autonomie et la productivité de la parcelle ;
  • des parcelles sylvicoles (3 projets). Ce type d’agroforesterie permet de maintenir le sol et d’y conserver l’eau plus longtemps. Il permet aussi d’apporter de l’ombre au bétail ou d’abriter des insectes auxiliaires ;
  • des arbres fourragers en élevage bovin (2 projets). Cela permet de compléter le fourrage en période sèche, d’éviter l’assèchement des pâturages en les protégeant du vent et d’améliorer le confort des animaux ;
  • une haie brise-vent sur trois rangs (1 projet). Il s’agit, dans le cadre d’une installation en maraichage et vergers, de mettre en place une haie et des bandes fleuries pour protéger les cultures et limiter les ravageurs.

Grâce à l’appel à projets, les lauréats, installés sur Boulouparis, Poya, Bourail et La Foa, bénéficient d’un financement et d’un appui technico-financier, à travers des conseils sur les essences d’arbres à privilégier selon la finalité du projet puis un suivi annuel pendant trois ans, avec des visites-conseils et le renouvellement des plants qui n’ont pas tenu, à hauteur de 5 %.


Zoom sur Forêts d’avenir

« Redonner sa place à l’arbre dans nos paysages et nos usages. » C’est l’ambitieux objectif de la stratégie provinciale de reboisement, Forêts d’avenir, co-construite par la collectivité et les différents acteurs impliqués dans le reboisement : associations, scientifiques, opérateurs forestiers etc. Face au constat alarmant de disparition de la forêt calédonienne et de ses bienfaits, ensemble, ils se sont donnés 10 ans pour inverser la tendance. Parmi les axes envisagés, il s’agit notamment d’encourager l’utilisation de l’arbre dans les systèmes agricoles à des fins de résilience climatique et de diversification économique.


 

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