Journée mondiale de lutte contre la tuberculose : la province Sud mobilisée



Chaque année, le 24 mars marque la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, une maladie qui peut s’avérer mortelle et qui touche des millions de personnes dans le monde, sans épargner la Nouvelle-Calédonie. Rose-Aimée Foltzer, infirmière coordinatrice en province Sud dans la lutte contre la tuberculose, et Isabelle Monchotte, médecin de la Direction de l’action sanitaire et sociale (DPASS) au CMS de Païta, reviennent sur cette maladie qui « n’a ni couleurs, ni âge, et qui concerne tous les Calédoniens ».


Rose-Aimée, parlez-nous de vos missions de coordinatrice dans la lutte contre la tuberculose en province Sud

En tant qu’infirmière à la DPASS, coordinatrice en province Sud dans la lutte contre la tuberculose, j’accompagne les patients tout au long de leur traitement contre la tuberculose, pour les aider à guérir dans les meilleures conditions. Je me déplace en fonction des malades, ou les suis à distance, par téléphone, en coordination avec d’autres structures et personnels médicaux. Mon rôle est donc de suivre les personnes atteintes de tuberculose afin d’éviter qu’elles arrêtent leur prise de médicament en route et qu’il y ait un développement de résistance de la maladie.

« Des missions essentielles » selon Isabelle Monchotte, médecin de la DPASS, qui accompagne Rose-Aimée dans son rôle de coordinatrice, « pour mener à bien ses missions confiées par la province Sud pour lutter contre la propagation de la tuberculose. »

 

La tuberculose, qu’est-ce que c’est ?

La tuberculose est une maladie due au bacille de Koch, une bactérie qui affecte le plus souvent les poumons. On parlera dans ce cas de tuberculose pulmonaire. Cependant, la maladie peut atteindre d’autres organes comme le cerveau, les ganglions, les os…on parlera alors de tuberculose extrapulmonaire qui, de façon générale, ne sera pas contagieuse.

Comment l’attrape-t-on ?

La tuberculose s’attrape par voie aérienne, lorsque le malade est atteint d’une tuberculose pulmonaire. Autrement dit, quand le malade tousse par exemple, la bactérie va se propager dans l’air par dispersion de gouttelettes. L’entourage va donc respirer la bactérie. C’est un peu comme le virus de la Covid, sauf que la tuberculose n’est pas autant contagieuse. Elle est moins transmissible. Ce qui est plus embêtant par contre, c’est que la personne qui va respirer cette bactérie ne va pas forcément développer la maladie de suite. Elle peut être porteuse de la tuberculose qui restera « endormie » et cela peut durer plusieurs années ! La maladie se réveillera alors en fonction de l’état de santé de la personne contaminée, sous forme de tuberculose pulmonaire ou extrapulmonaire.

Quels sont les symptômes de la maladie ?

Souvent les patients évoquent une grosse fatigue, une perte d’appétit, des sieurs nocturnes comme s’ils faisaient de la fièvre le soir. Pour les tuberculoses pulmonaires, on observera des difficultés à respirer, des douleurs thoraciques, de la toux…si on a par exemple une tuberculose ganglionnaire, la bactérie se développera dans le ganglion. En fonction de la localisation, on aura des symptômes différents. C’est pour cela qu’il est vivement conseillé de consulter son médecin traitant qui orientera vers des analyses spécifiques en laboratoire.

Quels sont les traitements ?

Pour traiter la tuberculose, le traitement consiste à prendre des antibiotiques particuliers : les antituberculeux. Le protocole consiste à suivre deux mois de quadrithérapies, donc quatre antibiotiques à prendre en même temps pour arrêter la maladie, puis quatre mois de traitement sous bithérapie (prise de deux antibiotiques), pour endiguer la maladie et éviter qu’elle ne se réveille à nouveau. Il faut donc compter 6 mois de traitement, mais cela peut varier et durer un an, voire plus, selon l’état de santé du patient. C’est à ce moment-là que j’interviens pour assister les malades et éviter les oublis. 

Qui est concerné ?

Tout le monde est concerné ! Personne n’est à l’abri de la maladie. Peu importe la couleur de peau, la tranche d’âge, la situation sociale, la localité…et ce n’est pas une question d’hygiène non plus. Tout le monde est concerné et peut contracter la maladie par le simple fait de respirer la bactérie. C’est en ce sens que pour éviter les formes graves, les vaccins contre la tuberculose sont administrés chez les nourrissons. 

Quel constat peut-on dresser en Nouvelle-Calédonie face à la tuberculose?

La Calédonie n’est pas épargnée mais relève un bilan assez positif et encourageant puisqu’en 2013, on dénombrait 44 cas contre 15 en 2022 en province Sud. Ici, la tuberculose réagit bien aux médicaments. Les fois où l’on a trouvé des tuberculoses résistances aux traitements, c’était en général des tuberculoses qui avaient été contractées ailleurs dans le monde. Donc des personnes qui arrivaient en Calédonie. Nous essayons de préserver les Calédoniens des tuberculoses résistances.

Quel plan en province Sud pour lutter contre la propagation de la tuberculose ?

En province Sud, il y a un réseau, un programme et un réel suivi mené en partenariat avec l’Agence Sanitaire et Sociale de la Nouvelle-Calédonie (ASS-NC), mais aussi les autres Provinces. Une enquête de santé publique est notamment réalisée autour des malades pour voir s’il y a eu contacts étroits, c’est-à-dire transmission. C’est en ce sens que la province Sud intervient, pour casser la barrière de transmission en accompagnant les malades dans leur traitement afin qu’ils guérissent et ne deviennent pas contagieux. 

Cette année, la province Sud poursuit son partenariat avec l’ASS-NC dans le cadre du programme de lutte contre la tuberculose basée sur la vigilance des professionnels de santé, sur l’investigation autour de chaque cas et sur la stratégie DOTS (de l’anglais, directly observed treatment, short-course, stratégie recommandée par l’OMS), qui repose sur cinq éléments :

  1. La volonté politique des gouvernements concernant le financement et l’organisation ;
  2. Le dépistage par des examens bactériologiques de qualité ;
  3. Un traitement normalisé avec surveillance et soutien des patients ;
  4. Une logistique pharmacologique efficace ;
  5. Une évaluation constante de la situation.

Infos pratiques :

Pour en savoir plus  du plan de lutte contre la tuberculose : https://www.santepourtous.nc/les-thematiques/tuberculose/presentation

Pour contacter les services de la province Sud : tuberculose@province-sud.nc

 

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