Coup de pouce pour les sportifs de haut niveau



Cette année, la province Sud octroie une aide de 6,4 millions de francs, aux sportifs de haut niveau dont les disciplines sont inscrites sur la liste du ministère des Sports. Une aide financière personnelle destinée à couvrir les frais d’entraînement et de participations à des compétitions sportives. 


La promotion de la pratique sportive passe par le soutien des associations, mais également des sportifs de haut niveau. C’est pourquoi, la province Sud accorde cette année une enveloppe de 6,4 millions de francs destinée à soutenir 50 sportifs de haut niveau.

Un effort significatif dans un contexte budgétaire particulièrement contraint précise Jean-Gabriel Favreau, le président de la commission de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs : « Cela démontre que la priorité de l’exécutif est le bien-être et l’encadrement constructif de notre jeunesse. » En effet, « Le sport véhicule des valeurs que l’on affectionne particulièrement, ajoute-t-il. C’est un outil de bien-être et de cohésion essentiel à notre société. En Nouvelle-Calédonie, nous avons la chance d’avoir un terrain de jeu immense pour tous les goûts et des infrastructures de plus en plus modernes. On peut vraiment faire du sport dans de bonnes conditions et progresser à un niveau assez élevéNos jeunes sont motivés pour faire du sport, c’est tout à fait normal pour une collectivité de participer à leur développement et de les aider à atteindre leurs objectifs. »

Août 2019, Lara Grangeon qualifiée pour les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 félicitée par Gil Brial, le deuxième vice-président et Jean-Gabriel Favreau, le président de la commission de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs.

Une aide qui soulage les dépenses incompressibles

Cette aide financière peut atteindre 150 000 F au maximum et parfois davantage selon le palmarès. Elle n’est pas octroyée systématiquement, mais doit être sollicitée par le sportif lui-même. « Cela sert à financer l’entraînement, l’équipement, à faire appel au service d’un coach si le sportif en a besoin, explique Philippe Lepoul, le directeur de la Culture, de la Jeunesse et des Sports. Mais aussi l’hébergement lors des compétitions au niveau régional, national et international. » 

La subvention est accordée selon des critères définis explique ce dernier : « Les conditions sont déterminées par le palmarès de la saison précédente ou celle en cours. Il faut résider en province Sud et être licencié. Cela concerne également les sportifs licenciés en handisport ou sport adapté, ainsi que les bénéficiaires d’une bourse de la province Sud. Enfin, l’état d’esprit général du sportif et son bon comportement en compétition, sont également des éléments dont on tient compte. »

Sur les 50 sportifs de haut niveau aidés cette année, « beaucoup sont en équipe de France, en espoir ou en élite », précise Philippe Le Poul. « Cette année, nous avons une augmentation de sportifs aidés dans les listes des jeunes espoirs. » 

Ayant connu le sport à un haut niveau de compétition, Jean-Gabriel Favreau, l’ex champion de France de funboard confie : « Le sport m’a fortement aidé à traverser les étapes clés de ma vie. Il m’a appris la résilience, la persévérance et m’a également montré la voie d’une vie saine et structurée, ainsi que le goût de l’effort. La pratique sportive m’a permis de développer une manière de vivre et m’a poussé à me donner toujours à fond ! Je voudrais que nos sportifs de haut niveau sachent qu’ils sont valorisés et soutenus afin qu’ils ne lâchent rien même dans les moments les plus durs ! »

En savoir plus sur le soutien aux sportifs de la province Sud

Cassidy Chambonnier, l’étoile montante du handball féminin

Avec un papa, Albert, entraîneur de l’équipe de l’AS Dumbéa, une maman Ghislaine, arbitre et un grand frère, Edson, champion de France avec le pôle espoir de Lyon, on peut dire que Cassidy Chambonnier est tombée dans la marmite depuis toute petite. Du haut de ses 17 ans, elle fait partie de l’équipe de France U16. Un parcours sans faute.

« J’ai commencé à 7 ans avec mon père qui était mon coach. J’ai intégré le pôle espoir de Nouvelle-Calédonie en 2015 », raconte la jeune fille qui rêve d’intégrer l’équipe de France d’handball féminin. Repérée alors qu’elle n’a que 12 ans, aux Interpoles 2016, à Granville en Normandie, Cassidy attendra deux ans avant de partir en Métropole. « Je ne me sentais pas prête », confie-t-elle. Et elle a eu bien raison, en 2018,  elle s’envole à Orléans pour rejoindre le Fleury Loiret Handball.

Cassidy poursuit son rêve : devenir joueuse professionnelle. Un objectif qui exige des concessions. « Mes parents paient mon internat, la cantine et la famille d’accueil. Heureusement qu’on a cette subvention, pour soulager un peu les frais déboursés », souligne-t-elle.

Fin juillet, Cassidy repartira en métropole pour préparer le championnat du monde. Une compétition quelque peu chamboulée par la crise du COVID-19. « Dès mon retour, je vais m’atteler à la préparation de ce rendez-vous sportif en septembre dont on a aucune certitude sur le lieu où cela va se dérouler. »

Lesly Telesia Filituulaga, l’étoffe d’une championne

Trois fois championne de France au disque dans la catégorie cadette, médaillée d’or aux Jeux du Pacifique et plusieurs titres en lancer au niveau territorial, à 17 ans, Lesly Telesia Filituulaga, cumule les palmarès et les records.

Après avoir longtemps essayé plusieurs disciplines : volley, natation, judo, l’adolescente s’oriente vers l’athlétisme, poussée par son père. « Il m’avait toujours proposé d’essayer l’athlétisme notamment le lancer. Un jour, par l’intermédiaire de l’UNSS, je me décide enfin. Et contre toute attente ça m’a beaucoup plus et j’ai continué. » Un choix qu’elle ne regrette pas une seconde. « Je me suis rendue compte que c’est un sport dans lequel j’arrive à m’épanouir et à me dépasser. »

Ambitieuse Lesly vise le championnat d’Europe l’année prochaine et l’intégration en équipe de France. À termes elle aimerait « se qualifier dans un championnat du monde et pourquoi pas aux Jeux Olympiques. » En janvier 2021, après le bac, elle intègrera le CREPS de Boulouris à Saint-Raphaël.

Comme pour la plupart des sportifs calédoniens de haut niveau, les difficultés qu’elle rencontre sont d’ordre moral et financier. « Lorsque je pars aux championnats d’hiver, je dois m’acheter des vêtements chauds, des chaussures de lancer, des gants pour le marteau et tout le matériel de lancer personnel. » L’aide financière de la Province permet de couvrir une petite partie de ces dépenses.

Ses meilleurs souvenirs ? Les podiums bien sûr, mais surtout sa médaille d’or aux Jeux du Pacifique à Apia où elle était la plus jeune lanceuse, une autre médaille d’or également au poids cette année à Miramas alors qu’elle était classée 5e au bilan national.

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