Comment la vie s’est-elle organisée pour nos seniors pendant le confinement ? Pour le savoir, direction le foyer N’gea, à Sainte-Marie, où les 54 résidents ont vécu cette période, avec patience et sagesse, mêlées de questionnements. Loin d’être oubliés, ils ont reçu des démonstrations de solidarité de la part des associations et le soutien de la province Sud.
Une distribution de don alimentaire, il n’en faut pas plus pour redonner le sourire aux résidents du Foyer N’gea. Mais distanciation sociale oblige (le confinement n’étant pas si loin), Makalena Vaitulukina, la responsable du foyer appelle un à un les locataires de la résidence pour la distribution des denrées. Ce mercredi après-midi, c’est pommes de terre pour tout le monde ! « Le moindre geste de générosité leur fait plaisir, alors ils ont le sourire », affirme-t-elle.
Les dons alimentaires se sont succédé durant le confinement. « La première semaine, les résidents du foyer avaient le moral à zéro. Pour leur faire plaisir, j’ai pris l’initiative d’appeler Zéro Waste Pacific pour demander s’il n’y avait pas des produits invendus pour nos résidents. C’était aussi pour leur éviter d’aller eux-mêmes dans les magasins. »
Une écoute et un soutien moral pendant le confinement
Seule capitaine à bord pendant les quatre semaines, Makalena a veillé tout particulièrement à l’état moral et à la santé de ses protégés en apportant son écoute et sa bienveillance. « Chaque matin, je tenais une permanence dans la grande salle commune pour donner les autorisations de sorties aux personnes qui en avaient besoin. J’appelais chaque locataire pour prendre ses nouvelles et surtout le rassurer. »
À côté de la distribution des dons alimentaires, il fallait aussi organiser les courses qui sont cruciales pendant le confinement. « Je faisais du porte-à-porte pour demander aux personnes ce dont elles avaient besoin. Chacune me donnait sa liste de courses et l’argent qui va avec, j’allais ensuite au magasin acheter ce qu’il leur manque. Ainsi, personne n’a eu à sortir pour les courses. » Ce qui est exceptionnel, car en temps normal, Makalena met un point d’honneur à inciter les personnes âgées à demeurer autonomes le plus longtemps possible. « D’habitude, je les emmène une fois par semaine avec le minibus, mais la situation particulière a fait qu’il était préférable de leur rendre ce service. »
Un accompagnement de la Province
Le confinement a été bien suivi notamment grâce à une préparation en amont. « Une semaine avant, nous avons reçu des informations de la DPASS sur les gestes barrières, aussi les résidents étaient préparés quand le gouvernement a annoncé qu’il fallait rester chez soi. Mais cela n’a pas empêché à certaines personnes d’éprouver de la solitude et d’avoir des questionnements : combien de temps cela va durer ? Comment vais-je me déplacer ? Que faire pour me protéger du virus ? Et aussi des angoisses. » Questions auxquelles, Makalena a essayé de répondre du mieux qu’elle a pu en étant avant tout rassurante.
À aucun moment, elle ne s’est sentie seule pour prendre soin de tout ce petit monde. « La province Sud a été présente tout au long du confinement. Dès que j’avais la moindre question, j’appelais, On m’a aussi encouragée et rassurée. Dans l’ensemble, la gestion du Foyer s’est bien passée. »
La Province soutient également l’Amicale des personnes âgées du Foyer N’gea en accordant une subvention de 5 millions de francs. Cette somme permet d’organiser des animations, des sorties, des petits déjeuners et fêtes qui rythment la vie du foyer et renforcent les liens sociaux des personnes âgées.
Avec le déconfinement, la vie reprend petit à petit son cours normal et la responsable du foyer N’gea réfléchit à adapter les activités du foyer en tenant compte des gestes barrières. « C’est un grand changement dont il faut tenir compte désormais. Et il nous appartient de faire adopter à nos aînés de nouvelles habitudes. »
