« Développer un tourisme responsable et durable »



Le troisième et dernier Café du tourisme initié par la province Sud s’est déroulé jeudi soir, à la Maison Célières. Sur le thème de l’e-marketing, la conférence-débat a convié les acteurs touristiques locaux à échanger avec un spécialiste de la question, sur l’opportunité tirer profit du marketing en ligne. L’occasion de faire un point avec Brieuc Frogier, le président du GIE Destination province Sud, sur la nouvelle stratégie touristique provinciale. 


Depuis votre prise de fonction en tant que président du GIE Destination province Sud, quel constat tirez-vous de la situation touristique en province Sud ?

Le secteur du tourisme en général est porteur. Il ne faut jamais oublier qu’avec le secteur de la mine, c’est le seul domaine d’activité qui permet à la Nouvelle-Calédonie de faire rentrer de l’argent de l’extérieur. C’est donc un secteur particulièrement important pour notre territoire ainsi que pour notre développement économique. Concernant plus particulièrement la province Sud, tous les acteurs du tourisme, en partant des hôteliers, jusqu’aux prestataires d’activités, croient au potentiel de la Nouvelle-Calédonie. Cependant, il y a une méconnaissance de notre population sur les offres d’hébergements et d’activités. C’est pour cette raison que le GIE NCTPS a organisé, en collaboration avec les 5 offices du tourisme de la Province, ainsi qu’avec la Maison du Lagon, la première édition du salon Evasion Sud. Cette démarche a été initiée pour permettre de faire connaître et surtout de mettre en relation les acteurs du tourisme avec la clientèle locale. Notre volonté aujourd’hui est non seulement de promouvoir l’image du tourisme en province Sud, mais également de mettre en avant les acteurs pour leur permettre de réaliser du chiffre d’affaires.

La volonté provinciale est de former les acteurs touristiques, notamment le lancement cette année, des Cafés du tourisme qui sont une série de conférences-débats autour des thématiques spécifiques. Que pensez-vous de ce format, vous qui assistiez depuis le début à ces rendez-vous ?

Quel que soit le domaine d’activité, il n’y a pas de secret. Plus les acteurs sont formés, meilleurs ils seront. Cela a toujours été ma philosophie. Nous organisons ces rencontres en fonction des besoins des acteurs du secteur pour leur permettre de monter en compétences et donc de proposer à leurs clientèles des expériences à hauteur de leurs attentes. Nous faisons appel à des intervenants extérieurs au territoire, principalement par le biais de visioconférence pour permettre aux participants de découvrir de nouvelles techniques et ainsi de s’approprier ce qui se fait dans le monde, afin de l’adapter au niveau local. Le format des Cafés du tourisme pourra évoluer en 2020. C’est sur ce sujet qu’est en train de travailler la direction de l’Economie de la Formation et de l’Emploi que je souhaite vraiment remercier pour son implication et son professionnalisme.

L’objectif de 200 000 touristes pour la Calédonie à l’horizon de 2025 est-il toujours d’actualité ? Un projet d’envergure qui implique la collaboration des autres collectivités (provinces et Nouvelle-Calédonie), comment envisagez-vous les choses ?

Il ne faut plus aborder la performance du secteur touristique avec le nombre de touristes qui viennent sur le territoire. C’est une fausse mesure et poser des objectifs de fréquentation n’est qu’un effet d’annonce. La Présidente de la province Sud Sonia Backes a décidé de lancer la mise à jour de la stratégie touristique. Cette étape nous permettra de développer un tourisme responsable et durable, dans le respect de l’environnement et des populations du territoire. Nous serons donc en mesure de nous concentrer sur ce que la Nouvelle-Calédonie a de mieux à offrir et d’exploiter des niches qui s’adressent à une catégorie de touristes à la recherche des particularités de notre biodiversité, de notre culture et de notre patrimoine. En parallèle, nous lancerons également avec l’aide de l’ISEE une étude approfondie sur les dépenses effectuées par les touristes en Nouvelle-Calédonie. Car au final, le plus important pour les acteurs du tourisme, pour les décideurs politiques et plus généralement, pour la population, c’est le chiffre d’affaires que peut générer ce secteur.

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